MAIL   Les Généralistes CSMF  ///  Mardi 19 novembre 2019

116 117 : Une urgence pour les urgences

Lors de la présentation, le 9 septembre 2019, du Pacte de refondation des urgences, la Ministre de la Santé a détaillé son plan dont la première mesure est la mise en place d’ici le mois de juin 2020 dans tous les territoires d’un service distant universel pour répondre à toute heure à la demande de soins des Français : le Service d’Accès aux Soins (SAS).

L’utilisation actuelle des services d’urgence ne peut plus perdurer car, au-delà d’un surcoût majeur pour les finances publiques, elle génère des conditions de travail inacceptables pour les professionnels de santé et des prises en charge des usagers parfois indignes d’un pays comme le nôtre.

Les causes d’un tel mésusage sont multiples mais sont, entre autres, la conséquence d’une organisation de notre système de santé qui, depuis 25 ans, est totalement hospitalo centré : un numéro unique d’appel hébergé par les hôpitaux, le 15, que ce soit pour une banale fièvre à 38° ou pour un accident vasculaire cérébral, des services d’urgence accueillant tous ceux qui se présentent 24h sur 24, 365 jours par an.

Les médecins libéraux et leurs syndicats ont décidé de répondre au défi des soins non programmés en mettant en place une organisation, notamment au sein des Communautés Professionnelles Territoriales de Santé (CPTS), spécifique aux soins de ville.

Afin que la population ne continue pas à confondre soins non programmés et urgences médicales, maisons médicales de garde et services d’urgences, un numéro spécifique est indispensable. Depuis 2 ans, 3 régions utilisent le 116 117 et la population s’approprie de plus en plus ce numéro dédié aux soins de ville.

Afin de ne pas froisser un hôpital déjà en pleine ébullition, notre Ministre de la Santé a annoncé, pour toutes les demandes de soins, le remplacement du 15 par le 113 et le refus d’un numéro dédié aux soins ambulatoires. Cette absence de courage politique ne changera rien au problème d’engorgement des urgences et le tout hôpital a encore de beaux jours devant lui.

Les Généralistes-CSMF est prêt à s’impliquer dans ces futurs services d’accès aux soins si l’organisation des soins s’appuie sur une filière spécifique aux soins de ville pour les soins non programmés concrétisée par un numéro dédié, sur une régulation des demandes de soins non programmés gérée par des organisations libérales grâce à une régulation libérale éventuellement délocalisée. Une valorisation de la prise en charge de ces soins non programmés est bien sûr nécessaire ainsi qu’une extension des horaires de PDSA.

Sinon, le SAS se fera sans la médecine libérale.

Dr Luc DUQUESNEL,
Président Les Généralistes CSMF

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