MAIL  Les Généralistes CSMF  ///  Mardi 27 février 2024

VOUS AVEZ DIT CHOC D’ATTRACTIVITÉ ?

Alors que la prochaine étape de la négociation conventionnelle est le 14 mars, les incertitudes sur son issue sont de plus en plus nombreuses.

Le premier sujet d’inquiétude est la situation économique du pays. Si les premiers 10 milliards d’euros d’économies annoncés par le gouvernement semblent avoir épargné le domaine de la Santé, qu’en sera-t-il des 12 prochains milliards d’économies supplémentaires qui seront annoncés avant l’été ? Le gouvernement ne risque-t-il pas d’être tenté, comme en février 2023, de rendre le futur texte conventionnel inacceptable pour les syndicats médicaux ?

Lors de la dernière séance du 8 février, le directeur de la Cnam a annoncé la revalorisation de la consultation du médecin traitant à 30 € mais en y associant un calendrier de montée en charge et 10 objectifs à atteindre pour améliorer l’accès aux soins ! Est-ce vraiment ainsi que l’on va créer un choc d’attractivité pour rester ou devenir médecin de famille alors que cette revalorisation n’est qu’un rattrapage de l’inflation de ces dernières années ?

La semaine dernière, les médecins de secteur 2 ont été violemment attaqués sur l’augmentation du tarif de leurs actes. Le directeur de la Cnam a très justement déclaré que, pour la plupart d’entre elles, ces hausses étaient dues à l’inflation.

Il y aurait donc deux catégories de médecins concernant la mise à niveau du tarif de leurs actes en fonction de l’inflation : ceux en secteur 2 pour qui cela est possible et ceux en secteur 1 qui doivent atteindre collectivement des objectifs pour pouvoir en bénéficier !

C’est pour cette raison que la CSMF, consciente des problèmes économiques du pays, demande la mise en place d’une option pratique tarifaire maîtrisée (Optam) pour tous les médecins libéraux, permettant ainsi de pratiquer des tarifs supérieurs aux montants conventionnels, mais remboursés par les assurances complémentaires afin de ne pas pénaliser financièrement les Français.

Bien sûr, là n’est pas le seul sujet à continuer à négocier pour les médecins généralistes de la CSMF. Nous demandons, qu’à consultation identique, ce soit un même tarif pour les médecins généralistes et les pédiatres, la prise en compte des consultations complexes, la revalorisation des visites à domicile, la possibilité d’associer des actes techniques à nos actes cliniques, un forfait patientèle médecin traitant (FPMT) augmenté et simplifié sur des critères clairs et vérifiables par tous, la prise en compte des spécificités de l’exercice dans les Drom et en Corse, et celles de SOS Médecins.

Là est le travail de la CSMF et il est vrai que nous sommes encore loin du choc d’attractivité attendu qui permettrait aux Français de retrouver un médecin traitant pour leur assurer des soins de qualité.

En revanche, la CSMF n’appellera pas au déconventionnement qui n’est qu’un mirage ne permettant qu’à une petite minorité d’entre nous de survivre financièrement et qui laissera bon nombre de Français sans soins médicaux faute de ressources financières suffisantes.

Dr Luc DUQUESNEL,
Président du syndicat Les Généralistes-CSMF

Lire aussi : « Choc d’attractivité, oui ! Déconventionnement, non ! »

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Interview du Dr Luc Duquesnel. Négociation conventionnelle : “Il ne doit pas y avoir de contreparties à la revalorisation du tarif de la consultation”

Le 8 février dernier, lors de la troisième séance multilatérale de négociation conventionnelle, la Caisse nationale de l’Assurance maladie (Cnam) a présenté aux syndicats de médecins libéraux les points clés de sa proposition d’accord. Elle s’est dite prête à financer une hausse du G à 30 euros, mais sans préciser le calendrier de « montée en charge ». Cette revalorisation serait, en outre, conditionnée à des efforts consentis pour améliorer l’accès aux soins et leur pertinence. Pour le président des Généralistes-CSMF, le Dr Luc Duquesnel, on est loin du « choc d’attractivité » promis à la profession…

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