Branche généraliste de la CSMF
UNOF-CSMF MAIL /// Jeudi 31 janvier 2013

LE SECTEUR 1 DOIT ETRE LA PRIORITE.


On a beaucoup parlé du secteur 2, dépassements d’honoraires, contrat d’accès aux soins pendant l’automne, en annonçant, juré craché, que 2013 verrait une grande négociation sur la médecine générale de proximité qui, elle, exerce ultra majoritairement en secteur 1 opposable. Elle subit depuis plusieurs années une évolution chaotique qui ne permet pas de construire un vrai modèle économique avec une réponse moderne et aidée aux besoins de la population. On ne parle pas ici forcément de gagner plus, mais de gagner mieux en améliorant l’environnement professionnel de l’exercice médical. La masse critique du nombre de médecins pour se faire aider d’un secrétariat intra muros demande une structure de plus en plus grosse qui, en engendrant d’un côté des économies d’échelle, provoque du fait de sa taille des dépenses supplémentaires. Le paiement sur objectif de santé publique qui s’est mis en place doit devenir l’outil pour répondre à la prise en charge du coût de la pratique d’un cabinet de médecine générale performant. Pourquoi ? Parce que du fait du remboursement social des patients, le médecin ne peut répercuter ce coût de la pratique, toujours croissant, sur ses honoraires. Parce que la trop lente progression de ces mêmes honoraires a fait reculer le médecin généraliste en comparaison de ses confrères des autres pays européens aux économies nationales identiques. La démonstration est imparable : on voit des migrations de médecins de nations moins favorisées venant essayer d’exercer chez nous, mais très rarement des médecins de pays anglo-saxons faire la même démarche du fait d’une rémunération bien supérieure.
Si l’évolution actuelle de compléter l’indispensable paiement à l’acte de revenus complémentaires organisationnels va dans le bon sens, on a toujours la tendance atavique des caisses de rogner sur le contrat du secteur 1. La majorité des médecins actuellement en exercice assurent la pérennité de ce contrat en répondant assidument aux besoins de la population, même si on ressent une grande lassitude générationnelle à toujours être dans le devoir en voyant rogner ses droits. C’est le cas pour l’Avantage Retraite, sauvé in extremis à l’été 2011. C’est le cas aussi avec ce qui se passe actuellement sur le développement professionnel continu (DPC). Une fois de plus, la masse financière, à savoir les honoraires différés que représente la formation médicale, reste inchangée alors que le nombre de médecins à prendre en charge va au moins tripler, puisque le DPC devient obligatoire. La taxe sur l’industrie pharmaceutique qui devait venir compléter le financement initial a fait disparaitre ce même financement ne changeant que peu la somme actuelle au lieu de la doubler. C’est à cause de ces coups de canifs successifs dans le contrat du secteur 1 que les médecins généralistes perdent confiance dans la parole donnée et, même s’ils analysent parfaitement les données économiques du pays, ils se rendent compte que pour eux soit c’est toujours vaches maigres, soit on essaye de prendre d’une main ce qui a été donné de l’autre.
Les responsables politiques comme ceux des caisses doivent bien intégrer que la médecine générale qui est la porte d’entrée dans le système de soins doit bénéficier de moyens suffisants et pérennes pour que son action soit la plus compatible avec une gestion efficiente du système. L’UNOF-CSMF, particulièrement attachée à l’accessibilité sociale au système de soins de tous les patients, attend qu’à l’occasion de l’annonce faite dans l’avenant 8 d’une négociation sur la médecine de premier recours la parole donnée soit tenue pour permettre la continuité indispensable des cabinets de médecine générale libéraux, actuels et futurs.

Dr Michel COMBIER, Président de l’UNOF-CSMF

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