MAIL  Les Généralistes CSMF  ///  Lundi 19 septembre 2022

ATTENTION AU MIROIR AUX ALOUETTES…

Chacun considère que notre système de santé, jadis le meilleur du monde, est aujourd’hui très mal en point et qu’il ne tient que par le professionnalisme de ses soignants, libéraux et salariés, qui ont décidé de ne pas tous quitter ce navire en perdition.

Malgré les milliards d’euros déversés depuis deux ans à l’hôpital par le Ségur de la santé, les soignants l’abandonnent, estimant que le management de ces établissements leur a fait perdre le sens de leur mission première, qui doit consister à garantir des prises en charge de qualité pour chaque Français.

Concernant la médecine libérale, le constat est tout aussi catastrophique. D’une démographie médicale en berne et d’un financement insuffisant depuis plus de trente ans, tout particulièrement des spécialités cliniques et donc de la médecine générale, il en résulte qu’un nombre important de médecins généralistes fuit le métier de médecin traitant car ils sont dans l’incapacité de s’organiser pour répondre aux demandes de soins de la population. Rémunérer 25 € une consultation est devenue une insulte, entre autres pour des consultations longues nécessitant une expertise médicale importante, et cela quelle que soit la spécialité médicale. La multiplication des forfaits n’est pas la solution car ils peuvent se transformer en piège mortifère lors de négociations conventionnelles ultérieures.

Les mois à venir vont revêtir une importance cruciale pour la médecine libérale, avec le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2023 (PLFSS 2023), le Conseil national de la refondation où, d’après Emmanuel Macron, le cœur de l’enjeu sera le défi de l’accès aux soins et la négociation d’une nouvelle convention médicale.

La médecine libérale vient de démontrer depuis deux ans, grâce à son agilité, sa capacité à s’organiser dans l’urgence pour répondre aux demandes de soins des Français lorsqu’on lui en donne les moyens : lors de la crise sanitaire avec les centres Covid en 2020 et les centres de vaccination en 2021, et cet été avec la prise en charge des soins non programmés en ambulatoire face à la fermeture des services d’urgence.

La prochaine convention médicale doit être un Ségur de la médecine libérale.

Pour cela, le gouvernement doit faire confiance aux médecins libéraux, conscients qu’ils ont des devoirs vis-à-vis de la nation.

Le risque serait de laisser croire que les propositions de lois coercitives portées par des parlementaires seraient de nature à régler la problématique de l’accès aux soins. Le gouvernement, confronté à un déficit budgétaire important, pourrait être tenté de faire l’impasse sur une convention médicale ambitieuse et structurante en s’en remettant au miroir aux alouettes de ces parlementaires, les mêmes qui en leur temps ont fait passer le numerus clausus de 9 000 à 3 500, programmant ainsi notre démographie médicale aujourd’hui très déficitaire.

Monsieur le Président, madame la Première Ministre, monsieur le ministre de la Santé et de la Prévention, monsieur le directeur de la CNAM, faites confiance aux médecins libéraux. Prenez vos responsabilités et nous prendrons les nôtres car pour nous aussi les difficultés d’accès aux soins des Français sont inacceptables.

Dr Luc DUQUESNEL,
Président Les Généralistes CSMF

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