La colère gronde dans les Webinaires organisés par la CNAM (Caisse Nationale d’Assurance Maladie) pour expliquer les nouvelles mesures tarifaires de l’avenant 9 applicables au 1er avril 2022.
Mais c’est l’avenant 6, signé en 2018 (bien avant la crise sanitaire) qui fait grincer les dents des médecins épuisés par 2 ans de lutte contre la pandémie.
En effet, la rémunération du volet 1 du forfait structure de la ROSP (Rémunération sur Objectifs de Santé Publique) leur sera supprimée en avril 2023, s’ils ne sont pas en exercice coordonné reconnu par les tutelles en 2022.
En moyenne 6 000 € (jusqu’à 9 685 € si on coche toutes les cases) que ne toucheront pas plusieurs milliers de médecins généralistes. Ceux-là même qui travaillent en coordination avec des infirmiers, des pharmaciens, des kinés, des podologues, des orthophonistes mais sans l’avoir formalisé dans des projets de santé dont les ARS (Agences Régionales de Santé) et la CNAM, en ogres administratifs, sont si friandes.
Certaines URPS (Unions Régionales des Professionnels de Santé) visionnaires ont aidé les professionnels de santé à faire les démarches de création de CPTS (Communautés Professionnelles Territoriales de Santé), d’ESP (Equipes de Soins Primaires), etc. Mais c’est loin d’être le cas partout et la crise sanitaire a retardé tous les travaux.
En moyenne, il faut un à deux ans pour que les projets aboutissent et sans un chargé de mission ou un coordonnateur, c’est quasi impossible. N’oublions pas que notre cœur de métier est le soin et pas la rédaction de protocoles en tout genre.
Un report de deux ans de cette mesure est indispensable pour laisser du temps aux médecins, qui, excusez du peu, ont évité des dizaines de milliers de morts et d’hospitalisations par leur extraordinaire mobilisation depuis mars 2020, au péril de leur vie ainsi que pendant toute la campagne de vaccination.
Ce report est d’autant plus justifié que la CNAM, dans le cadre de deux négociations conventionnelles en cours (ACI CPTS et ACIP), s’oppose à la généralisation des ESP qui permettrait à plus de médecins généralistes d’être considérés en exercice coordonné et ainsi conserver en 2022 leur forfait structure versé en 2023 !
Les Généralistes-CSMF appelle à la mobilisation contre cette mesure qui arrive trop tôt.
Dr Sylvaine LE LIBOUX, Secrétaire Générale Les Généralistes-CSMF |