Les troubles cardiovasculaires survenant au décours d’une phase aigüe d’une infection covid ont été bien établis. Mais ce type de complications du Sars-CoV-2 apparaissent aussi fréquemment en post-aigu. C’est ce que conclut une vaste étude américaine, qui montre que toutes les affections cardiovasculaires sont concernées. Et si certaines relations avec le Covid était bien établies (myocardites, péricardites, affections thrombotiques …) ce n’était pas encore le cas pour d’autres telles que les AVC ou l’insuffisance cardiaque.

 

Les auteurs de cette étude ont analysé pour cela les données de 153 760 personnes atteintes de Covid entre le 1er mars 2020 et le 15 janvier 2021, issues d’une cohorte américaine d’anciens combattants. Les patients ont été comparées à 2 cohortes témoins de près de 6 millions de participants chacune. Les chercheurs se sont intéressés à la période post-covid allant de 1 mois à 1 an après l’infection initiale.

Les résultats montrent qu’au-delà des 30 premiers jours suivant l’infection, les personnes atteintes de covid présentent une augmentation du risque de maladies cardiovasculaires. En particulier le risque d’AVC était accru de 52% sur la période, celui de affections cardiaques ischémiques de 72% (infarctus de myocarde de 63%), et d’insuffisance cardiaque de 72%. Dans cette étude le risque de myocardites était multiplié par plus de 5 (HR=5,38), et celui de péricardite accru de 85%.  Les troubles du rythme étaient aussi augmentés : +71% pour la fibrillation atriale, +84% pour la tachycardie sinusale ; +84% pour les arythmies ventriculaires.  Enfin les pathologies thromboemboliques étaient aussi fortement augmentées, en particulier le risque d’embolie pulmonaire était presque triplé, et celui de thrombose veineuse était plus que doublé.

Les auteurs soulignent que ces risques étaient présents également chez les personnes qui n’ont pas été hospitalisées pendant la phase aiguë de l’infection, même s’ils étaient de plus en plus marqués selon la gravité de l’infection initiale. On les retrouvait aussi chez des personnes n’ayant aucun antécédent cardiovasculaire.

Les auteurs concluent que ces affections surviennent de façon « considérable » jusqu’à 1 an après l’infection par le Sars-CoV-2 ; et devraient donc être plus largement et systématiquement prises en compte lors de la surveillance post-covid.

 

Source :
www.egora.fr
Auteur : Marielle Ammouche

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