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MOBILISATION… COLÈRE… ET LARMES
Face à la pandémie Covid-19, de multiples organisations territoriales se mettent en place pour répondre aux demandes de soins des français. Elles sont le fruit d’initiatives de médecins généralistes avec d’autres professionnels de santé, dans le cadre de Maisons de Santé Pluriprofessionnelles (MSP), de Communautés Professionnelles Territoriales de Santé (CPTS), voire à l’échelon de départements grâce aux organisations départementales de permanence de soins. Ces professionnels sont passés de la prise en charge d’une patientèle à celle de la population d’un territoire, que ces patients aient un médecin traitant ou pas, afin de ne laisser personne abandonné sur le bord du chemin.
Cette mobilisation des médecins généralistes est massive et exemplaire et cette pandémie est un véritable accélérateur d’exercice coordonné pluriprofessionnel et de mise en place de Services d’Accès aux Soins (SAS) que Madame Agnès Buzyn, ancienne Ministre de la Santé, voulait voir mis en place pour le 30 juin 2020.
Bien sûr, pour nous inciter à nous mobiliser rapidement, nous avons bénéficié de tous les messages alarmants venant de nos confrères d’Alsace et de l’Oise qui eux se sont pris ce tsunami de plein fouet, sans être prévenus, sans être protégés.
Pour autant, la colère nous habite face à un Etat défaillant et inconséquent. Un Etat qui a déclaré l’état de guerre et a pris les médecins généralistes de ces régions pour de la chair à canon en les envoyant sur le front sans protections, un Etat qui n’a pas répondu à leurs supplications d’avoir des masques et d’autres protections.
Un Etat qui a diminué les recommandations de protection, non pas après avis scientifique, mais en fonction de son stock : on n’a pas de masques FFP2, donc il ne devient plus nécessaire de s’équiper de FFP2 !
Un Etat qui se contente de nous donner des dates de commande de masques, alors que ce sont les dates de livraison qui nous importent. Il en est de même pour tous les professionnels de santé qui travaillent dans les établissements de soins, dans les EHPAD. Nous manquons de tout : de masques, de surblouses, de tests, …
Un Etat qui n’a que la sédation à proposer à nos ainés contaminés.
Un Etat qui ne communique que pour rassurer une population qui perd confiance, et qui en oublie de rendre hommage aux professionnels de santé libéraux qui sont sur le front, se sentant ainsi abandonnés.
Des larmes enfin de voir des confrères mourir sur le champ de bataille car non ou insuffisamment protégés. Ces Héros sont les victimes de cet Etat défaillant et ils n’avaient jamais imaginés que le Serment d’Hippocrate serait à ce prix-là.
Nous continuerons bien sûr à aller tous les jours sur le front, 7 jours sur 7, mais, à la fin de cette guerre, l’Etat aura des comptes à rendre.
Dr Luc DUQUESNEL,
Président Les Généralistes CSMF
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