RÉFLÉCHIR AVEC SA TÊTE

Après cinq mois de négociations, la CSMF et d’autres syndicats représentatifs de médecins libéraux ont décidé de signer les textes conventionnels sur les assistants médicaux et les Communautés Professionnelles Territoriales de Santé (CPTS).

La tentation était tellement grande de réfléchir avec ses pieds et de refuser de signer ces textes. En effet, devant des textes complexes de plusieurs dizaines de pages, seuls les négociateurs de ces textes avaient conscience des avancées qu’ils représentent. Tous les autres médecins ne pouvaient y voir que des « usines à gaz » destinées à quelques médecins écervelés. Il est intéressant de remarquer que toutes les réunions que nous avons organisées dans les départements ont permis de voir un renversement d’avis de ces médecins au fil des explications données.

Au total, les médecins que nous avons rencontrés ont compris que seuls les médecins volontaires seraient concernés et qu’en fonction de leur propre situation, mais aussi selon l’existence ou pas de problèmes d’accès aux soins sur leur territoire, ils pourraient trouver, dans la mise en œuvre de ces deux conventions, la possibilité de prendre en charge plus de patients tout en améliorant leurs conditions d’exercice et très probablement aussi en améliorant leurs revenus.

Il est important de rappeler que ces deux textes mis à la négociation par le gouvernement n’avaient pour seul objectif que l’amélioration de l’accès aux soins.

La principale raison pour laquelle le syndicat Les Généralistes-CSMF remercie les syndicats signataires, c’est que cela nous a évité une deuxième lecture de la Loi « Ma Santé 2022 » à l’Assemblée Nationale en juillet prochain. Cette deuxième lecture aurait été dramatique pour notre spécialité médicale, et elle seule, car notre métier aurait été démantelé au profit des pharmaciens et des infirmiers. En effet, lors de la première lecture en mars, les députés avaient fait feu de tout bois pour transférer des missions du médecin généraliste à d’autres professions de santé. C’est avec courage que notre Ministre s’y était opposée, arguant que se seraient les assistants médicaux et les CPTS qui permettraient d’améliorer l’accès aux soins. Que serait-il arrivé si nous avions dit non ?

Merci donc à ces syndicats d’avoir réfléchi avec leur tête.

Et maintenant, le plus dur reste à faire : expliquer, convaincre, accompagner les volontaires dans ces changements organisationnels.

C’est ce à quoi s’est déjà engagé Les Généralistes-CSMF en multipliant des réunions locales et ceci afin de permettre que le médecin généraliste reste le chef d’orchestre du parcours de santé de ses patients.

Dr Luc DUQUESNEL,
Président Les Généralistes CSMF