MARATHON CONVENTIONNEL ET MÉDECINE GÉNÉRALE : LE PIRE EST PEUT-ÊTRE À VENIR !
Pour la médecine libérale, une négociation conventionnelle est toujours une étape importante. La convention médicale nationale à venir doit mettre en place, pour 5 ans, les moyens de répondre aux priorités de prise en charge de la santé des français par les médecins libéraux avec, en toile de fond le maintien du système de protection sociale français qui veut garantir un égal accès aux soins à tous, l’ensemble dans le cadre très contraint de l’ONDAM soins de ville.
Les négociations conventionnelles s’étirent sur des mois avec ses moments de tension, de menaces de clash, et souvent à la fin survient la signature d’une convention dont se félicitent ceux qui se sont battus pendant des mois pour obtenir des avancées et se désolent ceux qui considèrent que le compte n’y est pas : un compromis pour les uns, une compromission pour les autres.
La Ministre de la Santé a fixé 3 objectifs pour cette convention : une meilleure valorisation de l’expertise médicale, renforcer la prévention et le rôle des médecins libéraux dans les actions de promotion de la santé, et enfin garantir l’accès aux soins à l’ensemble des français.
Si chaque médecin libéral ne peut qu’adhérer à de tels objectifs, pour l’UNOF-CSMF il manque un objectif, le plus important : le rattrapage de la dernière convention médicale où l’Assurance Maladie n’a pas respecté ses engagements. Le résultat en est aujourd’hui un niveau de rémunération des médecins généralistes complètement déconnecté du contenu de leurs consultations quotidiennes.
A l’heure où débute cette négociation, tous les clignotants sont en rouge.
Tout d’abord, jamais une enveloppe financière aussi contrainte n’a encadrée une convention médicale. Un ONDAM à 1,75% cela signifie qu’il faut trouver 3 milliards d’euros d’économie avant de parler de revalorisation des rémunérations des médecins.
Cette contrainte est d’autant plus grave qu’avant de travailler sur les objectifs annoncés par la Ministre le nécessaire rattrapage demandé par les médecins généralistes aura consommé une bonne partie de l’enveloppe financière annoncée.
Seule une forte volonté politique pourrait débloquer cette situation. Or le gouvernement et la Ministre de la Santé ont démontré au travers du parcours de la Loi de Santé qu’ils n’aimaient pas les médecins libéraux, ce désamour allant parfois jusqu’au mépris. Ils ne connaissent pas le quotidien des médecins généralistes et ont fait de notre spécialité médicale la moins attractive pour les futurs médecins.
Jamais autant d’oiseaux de mauvais augures n’ont survolé une négociation conventionnelle. Pour la première fois, la quasi-totalité des syndicats sont convaincus que cette négociation sera probablement un échec.
Le seul élément positif à l’ouverture de ces négociations est l’unité des syndicats médicaux réunis autour d’une plateforme commune de négociation. Cette situation unique montre à quel point la médecine libérale est malade.
La seule incertitude est la détermination de l’ensemble des médecins libéraux pour se battre afin que cette convention réponde à leurs attentes. L’extension plus lente que prévue du mouvement de désobéissance tarifaire, pourtant lancé par la presque totalité des syndicats de médecins libéraux, pourrait laisser penser que les médecins généralistes sont tellement désabusés qu’ils ont perdu toute envie de se révolter.
Ces médecins généralistes ont tort car les syndicats ont besoin de leur mobilisation et chacun doit savoir que si la situation actuelle de la médecine générale est critique, le pire pourrait être à venir.
Donc, dès aujourd’hui, ces médecins généralistes doivent rejoindre leurs milliers de confrères qui tous les jours demandent 25 euros à leurs patients pour une consultation de médecine générale et à chaque fois, avec l’approbation de ces patients.
Pour l’UNOF-CSMF, un des objectifs à atteindre est que la future convention planifie un C à 30 euros au cours de la période 2016-2021.
"La rémunération des médecins sera augmentée. La question est de savoir sous quelle forme, de quelle manière et à quel rythme". Phrase signée Marisol Touraine qui pose toute la problématique de la négociation conventionnelle qui s’est ouverte entre les syndicats représentatifs et l’Assurance Maladie. "Il y a un tel…