Les urnes ont rendu leur verdict et le syndicat vainqueur des élections aux URPS Médecins Libéraux est le syndicat des abstentionnistes. 60% des médecins libéraux, pourtant sollicités par l’ensemble des syndicats, ont préféré ne pas voter. Le grand perdant d’un tel vote ne peut être que la médecine libérale. Par rapport aux dernières élections de 2010, tous les syndicats ont perdu des voix sauf la FMF et le Bloc.
Ces résultats montrent l’immense déception des médecins libéraux face à l’impuissance des syndicats médicaux à renverser le cours des évènements, que ce soit face à un projet de loi de santé qui sera voté finalement à la mi-novembre, ou face à une convention médicale qui en 5 ans n’a généré que des frustrations.
La désillusion a en effet été grande chez les médecins généralistes qui, auréolés de leur titre de pivot du système de santé français, pensaient que l’État et l’Assurance Maladie seraient reconnaissants de leur investissement dans des consultations de plus en plus longues et complexes.
Non seulement il n’en n’a rien été, mais au cours de ces cinq dernières années, les médecins généralistes ont vu leurs conditions d’exercice se détériorer, le carcan administratif devenir chaque jour plus indigeste, le harcèlement des caisses se multiplier pour des délits dits statistiques mais en fait imaginaires.
Pour les médecins qui avaient décidé de voter, ils ont majoritairement fait soit le choix du repli identitaire en votant pour le syndicat de leur spécialité, la médecine générale ou la chirurgie, comme si une spécialité médicale ne pouvait voir son sort s’améliorer qu’au détriment du sort des autres spécialités médicales, ou alors fait le choix de la fuite en avant, celui du désespoir, en se disant que l’avenir ne pourra pas être pire que le présent.
Les récentes déclarations du Directeur de l’UNCAM semblent donner raison à ces derniers puisqu’il a annoncé que pour la prochaine convention médicale il ne fallait pas attendre une revalorisation de la consultation de base ou des consultations complexes mais plus « d’entretiens confraternels » et de contrôles des caisses.
Les médecins généralistes sont maintenant fixés : s’ils ne se mobilisent pas, ils n’ont rien à attendre de cette prochaine convention médicale sinon une nouvelle dégradation de leurs conditions d’exercice.
Les « Bonnets rouges », les agriculteurs, les avocats ont montré la voie à suivre, celle du combat, de la révolte.
Les syndicats représentatifs doivent de leur côté s’engager à ne pas signer une convention médicale qui à l’heure du bilan s’avère être une opération de mystification et une imposture.
Le prochain mouvement contre le projet de loi de santé de la mi-novembre doit être l’occasion de montrer notre totale opposition au projet de loi de santé et ensuite, dans chaque département, doivent se tenir des assemblées générales unitaires pour définir toutes les actions à mettre en œuvre dans les mois à venir pour créer un rapport de force favorable aux médecins généralistes pour la future convention médicale.
L’UNOF-CSMF, comme toujours, sera aux côtés des médecins généralistes et leur porte drapeau dans chacun de leurs combats avec comme devise : RESPECT, LIBERTE, RECONNAISSANCE.
Dr Luc DUQUESNEL, Président UNOF-CSMF Dr Béatrice FAZILLEAUD, Secrétaire Générale UNOF-CSMF
Alors que le gouvernement ne varie pas d’un pouce sur son intention de mettre en place le tiers payant généralisé, et que les revalorisations tarifaires ne pourront intervenir qu’en juillet 2017, l’UNOF-CSMF appelle au rassemblement des forces généralistes, pour forcer les ouvertures et débloquer la situation…