UNOF-CSMF MAIL /// Jeudi 24 avril 2014

EXERCICE COORDONNE : DE LA PAROLE AUX ACTES

Le 10 avril 2014 s’est ouverte la négociation conventionnelle sur l’exercice pluri professionnel.

C’est la première fois qu’une telle négociation se tient. Son caractère innovant est lié au fait qu’à son issue, l’ensemble des professionnels de santé libéraux pourront théoriquement avoir accès à de nouveaux modes de rémunération prenant en compte la coordination des soins. Jusqu’ici, cette coordination qui permet, entre autres, le maintien à domicile de nos patients âgés et poly-pathologiques en évitant des hospitalisations, ne faisait l’objet d’aucune rémunération alors qu’il s’agit d’une activité fréquente et chronophage.

Cette négociation a plusieurs objectifs.

Tout d’abord, permettre la généralisation de l’expérimentation des nouveaux modes de rémunération (ENMR) pour les maisons de santé pluridisciplinaires (MSP) assurant ainsi le financement de la coordination au sein de ces structures. Cette négociation ne sera pas la plus difficile car les modèles existent, même si l’UNOF-CSMF sera vigilante afin que les regroupements multi sites, communément appelés « pôles de santé », ne soient pas exclus de ce financement comme cela aurait été le cas sans l’intervention de notre syndicat pour la nouvelle vague d’ENMR 2014.

Cette négociation devra aussi permettre de financer l’éducation thérapeutique (ETP) réalisée par les professionnels de santé libéraux grâce à un modèle médico économique viable, ce qui n’est pas le cas actuellement.

Les expérimentations SOPHIA, PRADO et PAERPA devront aussi faire l’objet d’un « recyclage » conventionnel afin de plus impliquer les professionnels de santé libéraux, ce qui n’est pas vraiment le cas pour les deux premières d’entre elles.

En fait, le véritable enjeu de cette négociation n’est pas là, car les objectifs cités ci-dessus ne concerneront que 5 à 10 % des médecins généralistes.

Pour l’UNOF-CSMF, le véritable enjeu est d’aboutir à une rémunération de l’exercice coordonné qui concerne l’ensemble des médecins généralistes libéraux et, au-delà, l’ensemble des médecins libéraux.

En effet, chaque médecin généraliste consacre quotidiennement un temps de plus en plus important, souvent en dehors de la présence de ses patients, pour coordonner des prises en charge de plus en plus complexes liées à l’âge et/ou aux poly-pathologies afin de permettre à ses patients de rester à leur domicile.

Aujourd’hui, cette activité est soit non rémunérée, soit considérée comme incluse dans la tarification désuète d’un C à 23 € dont le montant est de plus en plus déconnecté de son contenu et devient une insulte pour l’ensemble des médecins généralistes français.

L’enjeu de cette négociation est donc majeur puisqu’elle peut concerner, dans un cas seulement 5 à 10% des médecins généralistes, et dans l’autre cas 100% !

Le Premier Ministre a très clairement annoncé que, parmi les 10 milliards d’euros à économiser sur les dépenses de santé, figuraient les économies liées à un moindre recours à l’hospitalisation, très couteuse, grâce à une meilleure coordination des soins en ambulatoire.

Ne pas profiter de cette négociation pour le faire serait le signe majeur que la politique de santé actuelle ne consiste pas à se donner les moyens de mettre en oeuvre cette politique, mais de simplement afficher ces objectifs.

Le temps est donc venu de passer de la parole aux actes.

Dr Luc DUQUESNEL, Président UNOF-CSMF
Dr Béatrice FAZILLEAUD, Secrétaire Générale UNOF-CSMF

 

> REAGIR A CET EDITORIAL <
 
 
 
La ROSP n’est pas une revalorisation tarifaire
 
 
Anorexie mentale : hôpital de jour ou hospitalisation complète ?
Chez le non diabétique, l’hémoglobine glyquée n’est pas utile à la prediction du risque cardiovasculaire
 
COPYRIGHT UNOF-CSMF 2014 /// CONTACT DESABONNEMENT ADHESION