Branche généraliste de la CSMF
UNOF-CSMF MAIL /// Jeudi 28 mars 2013

UNE MÉDECINE GÉNÉRALE ADAPTÉE AU XXIème SIÈCLE



Nul ne peut ignorer que notre médecine générale que nous exerçons tous avec constance et application constitue toujours une réponse adaptée aux besoins de la population. Sa réactivité dans la récente période épidémique en est la preuve imparable.
De plein pied dans la Cité, elle s’adapte à la charge de travail avec la souplesse et la productivité issue de l’activité libérale dont le paiement à l’acte est toujours la base. Mais chaque jour dans notre vie professionnelle, on se rend bien compte que deux écueils limitent le plein déploiement de notre métier. D’abord, les actes médicaux ont changé. Si le paiement à l’acte reste pertinent pour étalonner la charge de travail, le contenu de l’acte n’est pas suffisamment évalué et hiérarchisé. Les modes de recours des patients ont changé ; les affections chroniques et l’âge rendent les actes plus complexes ; les demandes à l’intérieur d’une même consultation sont multiples. Des premières étapes ont été franchies, depuis quelques années pour les nourrissons et les jeunes enfants, pour les patients atteints d’affections neuro-dégénératives ; d’autres étapes vont l’être en juillet pour les patients les plus âgés, de même qu’en sortie d’hospitalisation pour les patients chroniques. Dans cette évolution, on ne joue plus sur un ou deux euro mais sur cinq, et pour certains actes on multiplie par deux le montant de l’intervention du médecin généraliste, rendant une certaine justice à l’intensité de son travail. En miroir, le médecin généraliste s’est toujours investi dans la santé publique, la prévention, et a amélioré son environnement professionnel en s’alliant l’informatisation comme un service supplémentaire pour les patients en terme d’amélioration de la qualité des soins. Pour ce versant de l’investissement du professionnel, la rémunération « médecin traitant » hier, aujourd’hui la rémunération sur objectif de santé publique (ROSP, dont nous allons pouvoir évaluer et analyser l’intérêt). Et demain ? L’UNOF-CSMF souhaite que l’évolution du métier soit orientée vers une modernisation de la rémunération à l’acte plus hiérarchisée, plus adaptée aux besoins des patients pour les prises en charge complexes. Parallèlement, il est indispensable d’apporter un complément de rémunération pour aider dans la partie administrative des médecins de plus en plus sollicités pour répondre à la mode de l’époque paperassière. Notre demande à l’UNOF-CSMF est, du fait de l’opposabilité des honoraires qui n’autorise pas le médecin de transcrire dans ces honoraires le vrai coût de sa pratique, l’ajout au ROSP d’une ligne supplémentaire pour aider à la prise en charge d’un secrétariat.
Le troisième étage du financement de notre métier bien sûr est représenté par les organisations tels que les maisons et pôles de santé qui eux, du fait de leur évolution, entraineront par essence des surcoûts supplémentaires, surcoûts qui seront progressifs apparaissant au fil des développements locaux.
La fusée a donc trois étages. Le premier, c’est l’acte dont il faut enrichir la hiérarchisation pour centrer le médecin sur son cœur de métier. Le second étage engagé dans le ROSP doit être enrichi par une aide administrative. Le troisième étage doit venir à partir des nouveaux modes de rémunération pour le regroupement des médecins et des professionnels de santé médicaux et paramédicaux, intra ou extramuros. C’est l’objectif à poursuivre pour maintenir une médecine générale moderne, de qualité au contact de la population, inscrite dans son siècle, permettant de maintenir l’existant, indispensable dans l’immédiat pour poursuivre une réponse adaptée aux besoins de la population, et d’accueillir les jeunes confrères et les futures organisations professionnelles. Ce sont les clés d’une politique ambitieuse qui, par l’implication des professionnels, permettra d’engranger des gains de productivité et d’économies tout en répondant à la demande de la société en terme de santé publique.

Dr Michel COMBIER, Président de l’UNOF-CSMF

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