Branche généraliste de la CSMF
UNOF-CSMF MAIL /// Jeudi 29 novembre 2012

2013 : UNE NOUVELLE NÉGOCIATION POUR LA MÉDECINE GÉNÉRALE

Mois après mois, les chiffres se confirment : les efforts de maitrise des dépenses de l’Assurance Maladie reposent sur la médecine ambulatoire. Les frais hospitaliers, spécificité française, s’accroissent obstinément à un rythme supérieur à celui de l’objectif annuel de dépenses. Pour notre secteur, on voit un accroissement des soins infirmiers, preuve indirecte de l’augmentation des prises en charge à domicile. Et donc par déduction de la diminution de recours à l’hospitalisation, en amont comme en aval, et malgré cela les dépenses des établissements s’accroissent … cherchez l’erreur.
Le gouvernement est à la croisée des chemins. La mission qui doit permettre de réconcilier l’hôpital public aurait dû être une mission de reconnaissance des mérites de la médecine ambulatoire, où la médecine générale libérale occupe une place centrale. Cette même médecine générale remplit tout son rôle, tous les jours : une réponse de grande amplitude horaire et non discriminante pour répondre aux besoins quotidiens d’une population de plus en plus en difficulté ; une écoute avec un temps de consultation le plus long des pays comparables ; une amélioration sensible des prises en charge avec une intégration quotidienne des recommandations scientifiques. Cette profession ne demande que de la considération de la part de ceux qui doivent lui permettre d’exercer, dans des conditions dignes, une médecine évoluée correspondant à l’époque.
Or que voit-on ? Des taxes qui se retournent contre les médecins de terrain, en faisant des victimes collatérales de prélèvements effrénés. Pour ce qui concerne la Contribution Foncière des Entreprises (CFE), la charge que représente cette nouvelle taxation va bien au-delà d’une taxe d’habitation et frappe le professionnel au titre de son activité propre et de la société civile de moyens. Les nouvelles conditions de déductions des frais réels de déplacement au-dessus de 6 CV vont pénaliser ceux d’entre nous qui se déplacent le plus auprès des patients isolés dans des conditions de conduite souvent inconfortables et prolongées. C’est le type même de la mesure contreproductive au moment où la démographie médicale et la réponse dans les zones en difficulté posent question. On pourrait aligner d’autres exemples. Un dernier pour bien poser la problématique : l’accessibilité aux cabinets médicaux. Les contraintes qui risquent d’en découler vont nécessiter des investissements importants, et même parfois entrainer des fermetures, diminuant l’offre de soins.
Au moment où doit être débattu l’avenir de la médecine de proximité, tel que signé dans l’avenant 8, tous ces éléments devront être pris en compte par les pouvoirs publics s’ils souhaitent la persistance d’une médecine générale au milieu de la société, financièrement accessible pour tous. Si la barque est chargée en dehors du cadre conventionnel par des prélèvements inappropriés, il sera difficile de poursuivre la modernisation des cabinets, les nécessaires regroupements, que ce soit en maison pluridisciplinaire ou en pôle d’exercice coordonné pour des médecins qui n’ont pas la liberté d’honoraires. Dans la période actuelle, est-ce le message que souhaite faire passer l’Etat ? Aussi, en début d’année, le choix sera simple. Soit l’Etat considère qu’il vaut mieux accélérer l’évolution pertinente de l’exercice et de la prise en charge des patients dans leur milieu naturel, et alors l’investissement devra être à la hauteur pour permettre de répondre à cet enjeu. Il devra mieux répartir les moyens entre l’ambulatoire et le secteur hospitalier. Soit l’Etat choisira de continuer à jouer petit bras pour l’ambulatoire, et les choses iront se délitant avec des jeunes qui ne prendront plus le flambeau, et des médecins installés qui en auront marre de se brûler à ce même flambeau qui serait de plus en plus malingre. L’UNOF-CSMF se battra pour que ce round conventionnel de début d’année sur la médecine de proximité se termine par un vrai message d’espoir pour tous ceux qui considèrent comme essentiel de privilégier une médecine générale libérale, correctement prise en charge par l’Assurance Maladie.

Dr Michel COMBIER, Président de l’UNOF-CSMF

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