UNOF-MAIL


Le syndicat des médecins de famille
Branche généraliste de la CSMF

UNOF-MAIL /// Jeudi 23 Octobre 2008

La Médecine Générale au cœur de la société

La médecine française libérale fait partie du cœur de notre société. La liberté de choix à laquelle les médecins et les patients sont attachés a toujours fait partie de la démarche libérale de la médecine générale.

Les choix démographiques ont entraîné, après la gabegie des années 80, la fixation d’un numerus clausus serré. Avec le vieillissement de la profession, nous sommes arrivés sans forcer aux difficultés actuelles. Les médecins généralistes en exercice n’ont aucune responsabilité dans cette évolution, les jeunes confrères accédant au métier non plus.

Une grande partie des Etats Généraux de l’Organisation de la Santé (Egos) a été orientée sur la réflexion démographique pour essayer d’harmoniser les moyens aux besoins de la population.
Cette approche nécessaire a été conclue par une pirouette de la Direction de l’Hospitalisation et de l’Offre de Soins qui a abouti au concept fumeux de solidarité intergénérationnelle. Il a pour but essentiel de faire payer aux médecins généralistes (car ce sont les seuls concernés) installés dans des zones dites sur-dotées les investissements nécessaires à l’arrivée de médecins dans les zones dites sous-dotées. Ni plus, ni moins. Même si le discours des tutelles enrobent cela dans la nécessaire solidarité des médecins entre eux.

A la dernière séance de négociation conventionnelle, le syndicat MG France a affirmé qu’un « filet de sécurité », à savoir une amende, devrait être mis en place contre les médecins qui refuseraient le fameux contrat intergénérationnel.

Je suis persuadé que les « vieux » seront pénalisés avant même que le premier jeune médecin soit aidé à s’installer par le mécanisme imaginé. Car qui peut croire qu’un jeune confrère ira dans un endroit où il ne veut pas aller tout simplement parce qu’on mettra de l’argent sur la table ?

Ceci dit, il faut bien que la Médecine Générale reste au cœur de la société. Elle a toujours revendiqué cette place et a fait souvent face à des missions que beaucoup d’autres abandonnaient, à commencer par apporter une réponse médicale en dehors des horaires dits de bureau, pour ceux justement qui travaillent dans les bureaux. Peu d’administrations répondent comme nous le faisons. Pour bonne preuve, lorsqu’un médecin doit faire des démarches officielles, il trouve rarement un service prêt à l’accueillir quand lui ne travaille pas. De même, dans les hôpitaux périphériques, rares sont les hospitaliers des CHR qui vont faire des consultations déportées, ces dernières que l’on ferait bien faire aux libéraux sous la contrainte. L’Etat, une fois de plus, est dans la position du « faites ce que je dis mais ne dites pas ce que je fais ».

Hors la contrainte, un certain nombre de choses ont fonctionné. Prenons la permanence de soins : on a instauré le volontariat, amélioré l’exercice, rémunéré la fonction. Cette démarche positive a entraîné un plus grand investissement des confrères, et depuis lors, les choses ne se déroulent pas si mal. Et aucun médecin n’a été pénalisé.

Cela pour montrer que la Médecine Générale libérale, quand on lui donne les moyens, assure sa mission et n’a pas besoin de sanction pour répondre présent.
La direction est donc connue. Il faut améliorer l’exercice dans les zones sous-dotées, préparer la réponse aux difficultés des zones fragiles, problème à venir. Rien n’empêche, si c’est la volonté des responsables, de proposer un contrat de solidarité à tous les Médecins Généralistes qui souhaitent participer à la réponse aux besoins. Comme cela s’est fait dans la Permanence des soins où, par exemple, des médecins, pas forcément installés, régulent.

Inutile de sanctionner ceux qui, dans leur cursus, ne souhaitent pas participer et ne sont pour rien dans l’évolution actuelle.
Si une sanction financière se met en place, cela sera sans l’UNOF qui luttera contre. Et pas seulement par principe d’équité, mais parce que persuadée qu’il s’agit de la plus mauvaise réponse à une bonne question.

Dr Michel COMBIER, Président de l’UNOF-CSMF

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