Branche généraliste de la CSMF
UNOF-CSMF MAIL /// Jeudi 25 avril 2013

OÙ VA LA FORMATION ?


Le système le plus complexe que l’on puisse imaginer a été initié pour la formation des professionnels de santé, et parmi eux, les médecins. Enfant de la loi HPST autrement nommée loi Bachelot, cette nouvelle approche qui allie formation et évaluation, au départ concept attrayant et dynamique, débouche sur une organisation pyramidale qui demande à chaque médecin un investissement de compréhension jamais égalé. En ayant individuellement un crédit de 3 700 € (regroupant la rémunération du médecin et de l’organisme de formation), le médecin doit s’inscrire à des cycles de Développement Professionnel Continu (DPC) et effectuer au moins un programme par an pour remplir son obligation. Tout serait pour le mieux dans le meilleur des mondes s’il n’existait pas un gros problème qui, dans la période actuelle, a toujours le même nom : le financement. Le hold-up qui fait d’un budget qui devait être doublé par l’imputation de la taxe sur l’industrie pharmaceutique un investissement identique au précédent est la base des futures difficultés qui s’annoncent.
Deux notions qui doivent toujours rester présentes à notre esprit : le DPC est devenu une obligation légale, sanctionnant en cas de non-respect, et son financement est basé sur le contrat conventionnel ; ceci signifie que le médecin, du fait qu’il applique des honoraires négociés, opposables et remboursés, doit être financé dans sa formation. Dans le cas contraire, soit il faut augmenter ses honoraires opposables ou soit permettre de prendre des compléments d’honoraires à proportion de l’obligation. Ces deux options n’étant pas envisageables, l’hypocrisie bien de chez nous devient la nouvelle règle de la formation. Actuellement, on forme une vingtaine de pour cent de médecins ; en basant le calcul sur un programme par an et par médecin, on espère pouvoir en financer entre trente et quarante pour cent. On est loin de l’universalité pour une obligation légale. Cerise sur le gâteau : la formation qui avait essentiellement des structures professionnelles agréées pour être dispensée le sera à partir du 1er juillet 2013 par des organismes venant de tous horizons (on parle de centaines d’officines intéressées par le marché). On est loin dans cet imbroglio de l’intérêt du médecin et du patient. La formation obligatoire depuis 1995 reste toujours le parent pauvre conventionnel. Comme si cela ne suffisait pas, on y a rajouté des complexités organisationnelles qui rendent difficile l’investissement intellectuel des plus informés. Même si, dans leur quotidien, les médecins généralistes s’organisent pour mettre à jour leurs connaissances, l’UNOF-CSMF considère que les pouvoirs publics et les caisses ont le devoir de permettre un développement professionnel continu simple et financé qui permette au médecin de pouvoir améliorer au fil de son activité la qualité des prises en charge médicales, couplé à une approche positive sur les nouveaux modes d’organisations professionnelles, qui seront l’avenir du métier. Le nouveau processus sera analysé avec attention pour évaluer sa réponse à cette ambition.

Dr Michel COMBIER, Président de l’UNOF-CSMF

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