MAIL  Les Généralistes CSMF  ///  Mardi 24 octobre 2017

Les temps changent…

En dix jours, deux évènements médiatiques ont marqué l’actualité médicale.

Tout d’abord, l’annonce par le Premier Ministre, Edouard Philippe, d’un plan de lutte contre les déserts médicaux et ensuite l’interview de la Ministre de la Santé, Agnès Buzyn, dans le JDD du 22 octobre.

Dans l’un et l’autre cas, les médecins libéraux ont été entendus et une partie de leurs propositions retenue.

Concernant le plan de lutte contre les déserts médicaux, Edouard Philippe et Agnès Buzyn n’ont tout d’abord pas cédé à ceux qui prônaient des mesures coercitives comme la suppression de la liberté d’installation ou le conventionnement sélectif. Comment croire à l’efficacité de telles mesures démagogiques lorsque l’on sait que, pour les dix années à venir, nous allons devoir gérer une pénurie de médecins généralistes : moins 26% entre 2007 et 2025 ! Chacun doit donc savoir qu’il y aura moins de médecins généralistes dans 10 ans.

L’ambition de ce plan est de permettre aux médecins généralistes, avec les autres professionnels de santé, de prendre en charge 25% de patients en plus. Ceci ne pourra se faire qu’en modifiant nos organisations professionnelles et en proposant des projets innovants où, collectivement, chacun s’engage à assurer la prise en charge de la santé de la population d’un territoire. Tous les médecins libéraux ainsi que les autres professionnels de santé, autour du médecin traitant, doivent se fixer cet objectif prioritaire sous peine de voir l’hôpital les suppléer s’ils s’avéraient être défaillants.

Développer les pratiques avancées et la télémédecine sont aussi des éléments importants du puzzle que constitue ce plan à partir du moment où le rôle du médecin traitant n’est pas remis en cause.

Sans être prophète, nous pouvons déjà annoncer que, dans 10 ans, certains territoires verront le nombre de médecins généralistes se maintenir, voire augmenter, pendant que d’autres territoires perdront tout ou partie de leurs médecins traitants faute de projets innovants capables d’attirer de jeunes confrères.

Ce plan s’est aussi fixé comme objectif de faire connaitre la médecine libérale en favorisant les stages dans nos cabinets et, élément déterminant, pour l’ensemble des spécialités médicales libérales et pas seulement pour la médecine générale.

D’autres mesures peuvent par contre prêter à sourire car, par exemple, s’il nous semble capital de favoriser le cumul emploi retraite, ce n’est pas 64€ par mois qui incitera les médecins à continuer une activité à temps partiel aujourd’hui très pénalisante financièrement. Dommage car il s’agit là de médecins disponibles immédiatement et susceptibles d’accompagner un jeune médecin lors de ses premières années d’installation, excellente façon de mettre à mal les préjugés sur l’exercice libéral.

Agnès Buzyn a annoncé dans le JDD l’abandon du tiers payant généralisé ; le TPG pour les médecins libéraux. Cette mesure dogmatique de Marisol Touraine et la volonté de vouloir l’imposer comme un marqueur idéologique n’aura servi qu’à bloquer pendant 3 ans tout travail constructif entre les médecins libéraux et le gouvernement précédent.

Décidément, les temps changent !

Dr Luc DUQUESNEL,
Président de Les Généralistes CSMF

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