PAS D’AVENIR POUR LA MÉDECINE GÉNÉRALE DANS LES PROGRAMMES DES CANDIDATS

Chacun se félicite avec raison de voir la Santé devenir un des thèmes abordés par les différents candidats à la présidence de la République. Quoi de plus logique puisqu’il s’agit du deuxième sujet de préoccupation des français, après l’emploi et avant la sécurité.

L’examen des propositions des candidats sur leur vision du système de santé de demain, en dehors de la prévention, a de quoi inquiéter tant l’hospitalo-centrisme reste la règle et, par ricochet, la pauvreté des mesures affirmant la place de la médecine libérale dans notre système de soins.

Ceci est encore plus vrai pour la médecine générale et, autour d’elle, pour les équipes de soins primaires dont le rôle est majeur pour répondre aux demandes de soins de la population et permettre le maintien à domicile en anticipant la perte d’autonomie.

Sans réorganisation rapide, l’avenir de la médecine générale libérale est sombre. Par rapport à 2007, le nombre de médecins généralistes a diminué de 8.4% et aura diminué de 16% en 2025. Parallèlement, le nombre des autres spécialistes médicaux a augmenté de 7% entre 2007 et 2015 et augmentera de 14.5% en 2025.

Pire, du fait de l’attractivité de l’exercice salarié par rapport au libéral, le nombre de médecins généralistes salariés augmente (+10.5% entre 2007 et 2025) alors que le nombre de médecins généralistes libéraux diminuera de 26% entre 2007 et 2025.

Alors que les médecins généralistes démontrent tous les jours leur volonté d’assurer l’intégralité de leurs missions de médecin traitant et de ne laisser aucun patient sans réponse à une demande de soins, leur situation démographique défavorable impose des mesures urgentes afin de favoriser une réorganisation territoriale des soins primaires assurée par les médecins généralistes.

Aujourd’hui, des initiatives se proposent de démanteler le métier de médecin traitant. Tout d’abord, l’hôpital qui crée des centres de soins non programmés au détriment des organisations libérales, et demain une start-up qui se propose de satisfaire toutes les demandes de visites à domicile, sans surcoût pour le patient mais avec une rémunération amputée de 10% pour les médecins généralistes ! Ainsi, ces patients pourront continuer à tondre leur pelouse ou à regarder « Plus belle la vie » en attendant un Uber-Généraliste.

Candidats à la présidence de la République, ressaisissez-vous.

Les internes en médecine vous écoutent pour savoir si la spécialité de médecine générale a encore un avenir, et leurs ainés pour savoir s’il ne leur reste plus qu’à attendre, résignés, leur retraite.

Dr Luc DUQUESNEL,
Président de Les Généralistes CSMF

 

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