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Branche généraliste de la CSMF
UNOF-MAIL /// Jeudi 26 Novembre 2009

Crépuscule

La Médecine Générale, celle à laquelle les Français sont attachés, se retrouve blackboulée par une multitude d’avanies et autres évolutions qui font craindre pour son avenir.
On sentait bien depuis deux, trois ans que l’époque que nous vivons serait décisive pour le devenir de notre métier (et pas seulement de lui, plus généralement l’exercice libéral des professionnels de santé).
Toute une organisation risque d’être mise à mal avec, pour première conséquence, un désintérêt croissant de ceux qui exercent la Médecine Générale ou de ceux qui voudraient l’exercer.
Quasiment 15% des Généralistes n’exercent plus que dans le remplacement, va-t-on attendre qu’ils soient 30% pour réagir ?
L’évolution devrait être protectrice pour une profession en voie d’extinction. En lieu et place, on augmente les difficultés de l’exercice. Que penser de la déclaration d’absence ? S’agit-il d’une mesure motivante ? Qui va s’investir dans des contrats santé solidarité en pensant que sortir de son cabinet quatre demi journées pour aller jouer aux intermittents de la médecine va valoriser son image ?
Comment admettre qu’en demandant aux sages femmes de suivre les examens biologiques liés à la prise des contraceptifs oraux, on enrichit la prise en charge par le médecin traitant de la globalité de la personne. D’ailleurs, ces mêmes sages femmes demandent à être correctement rémunérées pour leur cœur de métier, plutôt que de se voir rajouter du travail sans véritable rémunération complémentaire.
On passera rapidement, mais profondément meurtri, sur l’absence de la revalorisation de la Consultation tant de fois promise, suspendue à de nombreux prétextes plus fumeux les uns que les autres.
Une tendance est en train de s’imposer : On cherche à mettre en place des professions intermédiaires entre infirmières et médecins « pour centrer chaque profession sur son corps de métier », en réalité pour financer moins cher du personnel moins qualifié. Tout ceci regroupé dans des lieux évoquant plus des dispensaires que de vrais pôles d’excellence au service d’une population.
On déshabille les médecins de leurs prérogatives et on va les chercher quand on ne peut faire autrement.
Un exemple ? Quand l’hôpital ne veut plus s’occuper de la prise en charge des patients atteints de la grippe au mois de juillet, en huit jours, on redécouvre les vertus de la médecine de premier recours.
Cette attitude du « faute de mieux » est particulièrement humiliante alors que toute la profession s’est battue pour la reconnaissance de la spécialité.
On a l’impression de vivre le crépuscule de notre métier. Avant de s’endormir dans cette période vespérale, je suis persuadé que les médecins vont réagir. Ils vont se préparer pour le jour qui vient. Celui où nous allons retrouver l’allant de 2001-2002 quand il a fallu affirmer notre dignité en réclamant notre dû. On entend déjà beaucoup de récriminations. Le réveil de ceux qui nous veulent si peu de bien risque d’être agité. Les belles paroles lénifiantes ne serviront plus à rien.
Il est maintenant du devoir de chacun de défendre l’originalité de notre métier et de sa réponse aux besoins du patient, dans une société où compétence et accompagnement deviennent plus que nécessaire.

Dr Michel COMBIER, Président de l’UNOF-CSMF

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