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UNOF-MAIL /// Jeudi 5 Juillet 2007

Une médecine de qualité nécessite un investissement financier

Les différentes élections passées, nous revoici dans le concret. Euphorie ou déception font place à la réalité des décisions, loin de l’utopie des promesses. Plutôt positive pour la médecine générale puisque la revalorisation du C à 22 € a bien eu lieu ce premier juillet, la période est moins souriante si on se place dans la perspective.
Tout d’abord, le comité d’alerte exige des mesures qui atteignent certaines professions médicales (radiologie, biologie), rappelant les sales temps du plan Juppé. La tendance des majorités triomphantes est de rapidement écraser les principes sur lesquels elles ont bâti leur succès.
Ensuite, l’avenir du C à 23 euros est, quoique promis par le candidat Président, dépendant d’un objectif de dépenses 2008 qu’on nous affirme comme inatteignable.
Observer les faits n’est pas céder au pessimisme ankylosant mais permet d’engranger arguments et combativité pour passer l’hiver.
Alors que chacun ne pense plus qu’à ces congés, récompense d’un travail harassant, nous sommes bien obligés d’observer l’immédiat et de nous préparer au futur.
Les attaques sur certains professionnels doivent nous faire réagir. Au-delà du sentiment de soulagement que peut procurer l’absence de sanction eu égard à la médecine générale, la logique qui conduit à rendre responsable collectivement de dépassements une partie de notre profession, n’encourage pas à poursuivre la construction avec des partenaires dont la fiabilité disparaît à la première bourrasque. Pénaliser les radiologues parce que les IRM et les scanners ont crû conduit à prendre en otage la qualité et le service au patient, mais aussi engager à une politique de boucs-émissaires, dont la conséquence dans le passé fut le blocage du tarif de la consultation pendant sept ans. La solution serait de mettre en place un guide des bonnes prescriptions d’imagerie, car plus que l’augmentation des actes de nouvelle génération, c’est la persistance d’images conventionnelles inutiles en amont de ces nouveaux moyens, qui pose problème. Cette démarche porte un nom : la maîtrise médicalisée. Hélas, le moyen retenu est uniquement comptable.
Il faut que l’état se positionne franchement sur ce qu’il souhaite pour faire progresser le service au patient. Va-t-il un jour lui faire comprendre que sa demande du tout remboursé de qualité nécessite un investissement supplémentaire qui obligera à revoir le financement de la sécurité sociale ?
Nous ne pourrons indéfiniment améliorer la condition des médecins généralistes libéraux simplement en nous appuyant sur les possibles économies. La dissociation est proche, parce que le milliard et demi d’euros économisé depuis 2005 ne pourra être répété à l’infini. Si les sommes investies sur la médecine générale en deux ans peuvent paraître phénoménales et logiques vu le retard accumulé par nos prédécesseurs, l’effort doit être poursuivi afin de faire de notre métier un pôle d’attraction pour les nouvelles générations pas seulement celles qui arrivent en fin d’étude de médecine, mais pour les meilleurs de ceux qui obtiennent le baccalauréat. L’enjeu n’est pas forcément une profession pléthorique, mais des professionnels de qualité. L’impression de crise permanente des acteurs de notre secteur n’est sûrement pas le meilleur encouragement pour ce nécessaire recrutement élitiste.

Dr Michel COMBIER, Président de l’UNOF-CSMF

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Liberté d’installation : attention danger !

Une nouvelle convention vient d’être signée par les infirmières avec l’assurance maladie. On ne peut que se réjouir qu’une nouvelle profession contracte, cela rend homogène l’offre de soins libérale.
Mais, car il y a un mais, une partie de cet accord nous chagrine. En effet, apparaît une notion qui nous paraît dangereuse : la régulation conventionnelle de l’installation. Ce processus permettrait de conventionner dans les zones démographiquement faibles avec quelques avantages, et de ne pas conventionner dans les zones pléthoriques (ce qui revient à empêcher l’installation). Cela rappelle le plan Johanet pour les médecins généralistes qui lui aussi, par le biais du médecin référent, entraînait de facto un déconventionnement de 30% des médecins de famille dans les zones surdotées.
Décidément, la période est riche de flash-back, que ce soit au niveau des mesures financières que des mesures organisationnelles.
Attachés à la liberté d’installation, nous pensons que seules des mesures incitatives fortes, basées sur des réalités démographiques validées par la profession au côté des tutelles, sont la solution.
Actuellement, cette voie semble être celle choisie pour les médecins. Mais les différentes aides paraissent tellement disparates qu’elles induisent inefficacité et mécontentement.
S’arque bouter sur le principe de la liberté d’installation est la seule solution pour obliger les tutelles à bouger et surtout à continuer de rendre la médecine générale attractive, en évitant de multiplier les carcans. Comme quoi tout se rejoint.

Dr Michel COMBIER, Président de l’UNOF-CSMF.

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