Démographie médicale :
l’augmentation du numerus clausus sera-t-elle suffisante
?
Le choix de l’augmentation du numerus clausus à 7000 n’a pas été
une surprise. Ce choix correspond bien à la réaction
habituelle : un coup de frein, un coup
d’accélérateur. Peut-on dire que la simple réponse quantitative
est suffisante ? On se le demande tant le politiquement correct
écarte d’un revers de manche méprisant ceux qui n’acceptent pas le
formatage universel. Pourtant les faits sont là. Jamais autant de
médecins en exercice dans ce pays, jamais autant de disproportions
entre les spécialités. Permettre un arrivage massif de médecins
sans se pencher sur les besoins qualitatifs peut avoir les effets
inverses de ceux attendus. S’appuyer sur la féminisation comme s’il
s’agissait d’un handicap pour la profession paraît un peu
court. Il faut donc accompagner cette croissance du nombre des
médecins dans 10 ans d’une orientation des futurs médecins dans les
spécialités où le besoin se fera le plus sentir. Pour la médecine
générale, permettre déjà la création de la filière universitaire de
formation avec stage dès le deuxième cycle, serait un message fort
pour la reconnaissance de la spécialité. Permettre des modes
d’exercice plus souples pourrait d’ores et déjà apporter les
premières réponses aux difficultés de certaines régions et
répondraient à l’attente de jeunes confrères qui, filles et fils
d’une époque différente de celle que nous avons connu, aspirent à
des exercices multiples et/ou partiels. Il est évident que les
mesures de type maison médicale peuvent aider à l’installation, à
condition que le projet immobilier ne dissuade pas les jeunes
confrères d’investir un lieu où ils souhaiteraient travailler de
manière discontinue, sans pour autant y vivre en permanence. Les
récentes améliorations sur la permanence de soins ajoutées à celles
à venir annoncées par le Ministre pourront permettre d’attirer plus
de médecins sur l’exercice rural tout en ne créant pas chez eux un
choix définitif. On voit bien que le côté qualitatif de
l’exercice représente plus d’opportunité que la simple augmentation
du nombre de médecins.
Dr Michel COMBIER, Président de
l’UNOF-CSMF
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L’Unof fait campagne sur son
bilan
Face à la multiplicité des listes candidates
aux élections aux Unions régionales, prévues à la fin du mois,
Michel Combier a fait le choix de faire campagne sur son bilan. Et
sur celui de la Csmf. Aucun syndicat n’a fait autant en un an que la
maison Csmf, rappelle-t-il. Revalorisation et réorganisation de la
permanence des soins, forfait de 40 euros sur les affections de
longue durée dans le cadre du parcours de soin, majoration jeune
enfant, majoration nourrisson, bientôt le C à 21 euros, autant
d’avancées – et il ne s’agit là que de celles concernant les
généralistes – à mettre au crédit de l’Unof et de la Csmf. Selon
lui, à l’occasion de ces échéances électorales, les médecins
libéraux auront à choisir entre les acquis négociés par la Csmf et
les promesses des autres syndicats. “Les médecins ont besoin de gens
stables, qui reposent sur un appareil syndical sérieux”,
considère-t-il. Le président de l’Unof ne va pas pour autant
chercher à écraser ses adversaires : “avec nos différences, il faut
arriver à travailler ensemble”.
D’ici l’année prochaine, et
quels que soient les résultats des élections aux Urml, les élus de
l’Unof entendent par ailleurs se battre pour le C à 23 euros mais
aussi œuvrer pour une réelle reconnaissance de la médecine libérale.
2007, c’est en effet l’année de l’arrivée des diplômés spécialistes
en médecine libérale et Michel Combier ne veut pas “qu’on nous
refasse le coup des Ibode” : en d’autres termes, hors de question de
dire aux médecins issus de l’ancienne formation qu’ils sont moins
bons que les spécialistes en médecine générale et que donc ils
doivent avoir des honoraires inférieurs. Enfin, rappelle-t-il, la
nouvelle nomenclature, la CCAM, permet une nouvelle approche de la
médecine : désormais, un cardiologue qui prend la tension doit être
payé au même tarif qu’un généraliste pour le même acte. Ce n’est
plus le diplôme qui compte mais l’acte effectué et le malade pris en
charge. Une petite révolution qui contribue à une meilleure
reconnaissance du médecin généraliste.
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