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UNOF-MAIL /// Jeudi 22 Décembre 2005

Veillée de Noël ou veillée d’Armes ?

Nous voilà à la fin de la première année de la Convention.

La maîtrise médicalisée est au rendez-vous, le programme d’économies que d’aucuns jugeaient impossible à atteindre se réalise.
Les médecins libéraux ont joué le jeu, et parmi eux les médecins généralistes ont été les plus actifs. Nous les incitons à poursuivre dans cette direction pour montrer le niveau de leur responsabilité.

Ils ne comprendraient pas la non application du contrat.

Des revalorisations tarifaires étaient prévues.
Les tergiversations de l’UNCAM sont incompréhensibles. Il est intolérable de traiter ainsi des médecins qui ont suivi les accords, en espérant que l’époque changerait et que le respect de la parole donnée serait la règle.
Le mois de janvier devrait être un moment intense de négociations.

Au delà de février, date anniversaire de la convention, les dispositions tarifaires actées devront s’appliquer.
Ceux qui prendraient le risque de ne pas respecter le contrat seraient alors les premiers responsables d’une dérive non maîtrisable.

Dr Michel COMBIER, Président de l’UNOF-CSMF

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Un bilan de 2005, une perspective pour 2006

2005 s’achève, on peut regarder le travail accompli.
Les Français ont tranché en reconnaissant le rôle des médecins généralistes comme médecins traitants. Un plébiscite.
Ce rôle de médecin traitant a été valorisé par un forfait annuel sur les Affections de Longue Durée. Au fil du temps et des trimestres, ce forfait a été versé et représente maintenant en rythme de croisière une augmentation non négligeable du chiffre d’affaires des médecins de famille.
L’ébauche de hiérarchisation des actes a d’abord été centrée sur les nourrissons de 0 à 2 ans où la consultation a été effectivement augmentée de 25 %, chiffre symbolique s’il en est.
La permanence des soins, encore récemment obligatoire, non organisée, et bénévole, est devenue volontaire, régulée, et indemnisée. Certes, il reste encore quelques problèmes mais on peut dire que la vie de nombreux médecins a été changée, ils n’hésitent pas à nous le dire.
Nous avons réussi à maintenir un contrat entre la profession médicale et la société. Ce n’était pas gagné. Le risque principal de l’absence de ce contrat reposait soit dans une marche en avant qui aurait entraîné beaucoup de casse en terme de solvabilité des patients, soit dans une étatisation pure et dure où les médecins auraient été mis au banc de la société avec des tarifs imposés et des difficultés de laisser respirer les professionnels.

Et 2006 ? 2006, sera l’année charnière.
La maîtrise médicalisée de 2005 a fonctionné. Elle fera ses chiffres.
Que sera celle de 2006 ? Faut-il toujours attendre des économies pour être revalorisé ? C’est la question qui se pose.
Nous pensons qu’il faut un équilibre à un moment ou à un autre et que le fonctionnement de l’entreprise médicale nécessite une visibilité plus grande sur la progression des honoraires.
Aussi, nous ambitionnons pour 2006, tout d’abord et ce n’est jamais évident (voir plus haut), de mettre rapidement en œuvre les accords passés liés à la maîtrise : essentiellement le passage à 23 € de la consultation de l’enfant de 2 à 6 ans.
Négocier, avec un objectif de 23 € en 2007, une augmentation du C de base qui est aussi, il faut le rappeler, l’indice des avantages sociaux du médecin.
Nous sommes partants pour tout projet qui incluraient une approche de la prévention à des âges et pour des pathologies bien définis.
Nous voulons aussi trouver dans le système d’autres possibilités de maîtrise médicalisée afin d’enfoncer le clou d’une médecine libérale et sociale de qualité.
Tout ce programme dépend de plusieurs facteurs.
Tout d’abord, des possibilités financières globales du pays. Elles ne sont pas brillantes. Mais faut-il pour autant arrêter une mécanique qui s’est mise en place et qui porte ses fruits en permettant à la fois d’utiliser au mieux le service de soins et d’éviter les mesures drastiques qui ne satisferaient personne ?
Faut-il arrêter l’évolutivité du système, avec la place prise par les médecins généralistes et l’adhésion qu’ils ont porté au système mis en place ?
Ils ont accepté d’être médecins traitants, ils ont fait vivre la maîtrise médicalisée.
Demain, si on continue à les entendre et à les valoriser, on pourra aller plus loin pour préserver notre système de Santé. Contre eux, tout sera mis à mal.
Mais avant cela, nous saurons prendre nos responsabilités et montrer que la relation conventionnelle se doit d’être une relation équilibrée.

Dr Michel COMBIER, Président de l’UNOF-CSMF



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LES REACTIONS DE NOS LECTEURS

Vous trouverez ci-après l’ensemble des réactions
que vous nous avez envoyées suite au Mail-UNOF du mois de novembre dernier.
Michel Combier vous y répond.

REPONSE COLLECTIVE DE MICHEL COMBIER :

Ce mois-ci, nos confrères sont surtout intéressés par la convergence entre le C et le CS.
Cette convergence deviendra inéluctable du fait de l’accession au statut de spécialistes des jeunes confrères qui auront passé l’examen national classant.
Cet examen leur donne le droit à une considération identique à celle de leurs confrères de spécialités. N’oublions jamais qu’il faut que nous arrivions aussi à avoir la reconnaissance de tous, à savoir une reconnaissance des acquis de l’expérience des confrères en activité depuis plusieurs années.
Il est évident que la base du C en 2007 doit être de 23 € comme le CS. Y parvenir est une autre affaire. Il s’agira d’un engagement important pour les pouvoirs publics et pour les syndicats médicaux signataires de la Convention, qui donnera tout son sens à ce que nous essayons de mettre en place.
Dans un deuxième temps, une lisibilité du paiement à l’acte par rapport au contenu de la consultation sera nécessaire. Il s’agit donc d’une nomenclature des actes cliniques indispensable à la reconnaissance du travail effectif et des moyens mis à disposition pour ce faire.

En réponse au Dr DIMICOLI qui nous demande ce que font les autres régimes de Sécurité Sociale pour verser le forfait médecin traitant, je lui réponds que ces caisses ont réagi avec un temps de retard pour l’envoi des bordereaux de médecin traitant. Aussi, voit-on actuellement la MGEN qui verse les premiers forfaits. Ce temps de retard est certes préjudiciable mais la simple demande de mon confrère montre bien que la voie dans laquelle nous nous sommes engagés sur le médecin traitant et sur l’ALD est celle qui intéresse les médecins généralistes. Courant février, un récapitulatif sera adressé à tous les médecins traitants qui regroupera les quatre premiers trimestres de versement.

Enfin, on entend ici et là, et le Dr DELAMARE le retransmet, une demande qui de 25 % d’augmentation, qui d’un C à 27 €. Bien sûr, moi le premier, pour mon exercice professionnel, je souhaiterais avoir ces sommes-là.
Pourtant ceux qui réclament 25% pour les généralistes n’ont pas brillé dans le passé par leur efficacité.
Notre objectif est toujours une progression des honoraires des médecins de famille, mais aussi, par le biais du médecin traitant, une valorisation de son image. Le combat sera âpre avec le financeur, mais aussi avec la tutelle gouvernementale. Il vaut le coup d’être mené.
Par ailleurs, il ne faut pas attendre le résultat aux élections aux URML pour croire que les partenaires vont octroyer à la médecine générale tout ce qu’elle demande.
Au fond, ces élections n’intéressent pas les confrères. Ce qui les intéresse ce sera le résultat de notre action, de l’action de ceux qui mettent les mains dans le cambouis à l’heure où la préoccupation majeure des pouvoirs publics n’est pas la condition actuelle et future des médecins. Ils auront toujours le droit et le temps de juger.
En tout cas, il n’y aura pas de couperet, car il n’y a pas de guillotine. Quand on s’occupe d’activités syndicales, on est dans un système qui est démocratique où on évite de couper des têtes. Si en même temps on peut éviter tout autre propos guerrier ce n’est pas si mal ; en tout cas moi je m’y emploierai.

VOS REACTIONS :

1/ Cher ami
Concernant le forfait médecin traitant, seul le régime général commence à jouer le jeu.
Certains régimes particuliers comme le régime minier, le régime des indépendants n’ont pas décollé .
Comment pourrait-on les inciter à appliquer le règlement conventionnel ?
Très cordialement
Charles DIMICOLI ( Région AUVERGNE – Département ALLIER )

2/ Je note avec plaisir que vous portez maintenant haut et fort la "revendication" C=CS. J’ en prends acte et m’en réjouis.
2007 me parait toutefois un horizon trop lointain. Symboliquement, on peut considérer que les spécialistes sont également rémunérés par leurs actes techniques; si les médecins généralistes ont à gérer un dossier médical partagé, une rémunération conséquente doit être prévue pour cette tâche sous forme forfaitaire par exemple ( Il serait souhaitable que certains actes de secrétariat soient réalisés par une personne que nous pourrions embaucher; donnons-nous les moyens de le faire)
Confraternellement.
Dr Eric LUCAS

3/ C égal CS: d’accord mais à même durée de consultation, moyenne de consultation chez un généraliste 10 minutes : égal temps passé à interrogatoire chez certains spécialistes: endocrino, rhumato… donc ineptie. A quand la suppression du paiement à l’acte qui est un système inflationniste ?
Pierre-Yves JEAN-JACQUES

4/ J’aimerais savoir quand nos représentants syndicaux comprendrons qu’il n’y a aucune possibilité de discussion avec des gens qui ne connaissent rien à l’exercice médical et dont le seul but est d’obtenir que les médecins travaillent le plus possible au coût le plus bas possible. On nous parle d’économie mais on met sur le marché des médicaments à des prix bien au-dessus de leur valeur qu’on baisse par la suite. Aucun prévisionnel. On intègre le social à la santé, on économise  4 euros d’un coté et on dépense 700 euros de prix de journée à visée sociale. Chercher l’erreur. Il est bien évident que si économies il y a c’est sur notre dos qu’il faut les faire. Vous espérez le C=CS en 2007, pourquoi pas en 2020, c’est un miroir aux alouettes. Les syndicats des services publiques ont compris le fonctionnement depuis longtemps.
Le choix des internes en médecine générale montre que ceux-ci ont bien compris que la médecine générale est synonyme d’échec il vous faudra plus que des espoirs à deux ans pour les rassurer et heureusement quand le problème se posera je serai plus là.
gilles guille

5/ Mr Combier, votre discours de "combat" serait plus crédible si vous concédiez un peu les erreurs de stratégie commises ces dernières années.
Allez vous continuer à négocier nuitamment avec les caisses, avec leurs chiffres tronqués ou biaisés ? Allez vous continuer à vous rendre, à 3 chefs syndicaux à vous épuiser toute une nuit à répondre à des hordes de techniciens parfaitement reposés en face de vous, alors que la multitude des vice-présidents potiches qui sont sans doute vos seuls adhérents n’a aucun pouvoir ? Allez vous continuer à vous réfugier dans le principe de l’infaillibilité syndicale qui nous a fait tant de mal ? Allez vous  tenir compte de l’opposition majoritaire à cette convention, et revenir au bon sens en maintenant la télétransmission en 1.31,demander que le DMP soit autre chose qu’un chausse-trappe juridique, rempli gratuitement par des médecins fatigués ?

Allez vous demander que cessent les réquisitions de 24,48 ou 72 heures forme moderne d’esclavage, travail forcé au sens de la Convention Européenne des droits de l’Homme, en contradiction avec toutes les règles élémentaires de la démocratie ?

Allez vous finalement oser revendiquer l’augmentation du C avec C=Cs=27 euros afin que nous puissions vivre un peu mieux et bénéficier d’une retraite correcte ?

Vous voyez tout cela est très simple, vous pourrez regagner la confiance des médecins si vous arrivez enfin à vous comporter en syndicat responsable et à l’écoute des problèmes. Mais je crains qu’il ne soit déjà bien tard et le couperet électoral vous fera sans doute plus de peine qu’à nous!

Dr. Delamare

 

 
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