L’UNOF-CSMF, premier syndicat de médecins généralistes libéraux, réuni en Comité Directeur le samedi 4 octobre à Paris, a pris acte d’un niveau d’exaspération jamais atteint depuis 2002, chez les médecins généralistes.

L’UNOF-CSMF, premier syndicat de médecins généralistes libéraux, dénonce avec force la politique menée par le gouvernement et l’assurance maladie qui se caractérise par une parfaite méconnaissance du niveau de compétence du médecin généraliste, exigé quotidiennement dans l’exercice de cette spécialité.

L’UNOF-CSMF rappelle que chaque acte médical engage la responsabilité du médecin dans la prise en charge globale de son patient et que la complexité de chaque acte médical ne doit pas être ignorée même quand la valeur de l’acte actuellement attribuée est humiliante.

L’UNOF-CSMF, dans le cadre des projets de loi, dénonce :
– Un avant-projet de la loi de santé qui aboutira à placer des médecins généralistes sous la tutelle des ARS et des hôpitaux, à un 1/3 payant généralisé obligatoire financé par les médecins généralistes avec un coût de 3.50€/acte (ramenant ainsi le montant de la consultation à 19.50€), à imposer des infirmières cliniciennes pour leur confier toute une partie de l’activité des médecins généralistes,
– Un PLFSS 2015 en trompe l’œil (ONDAM à 2.2% pour la médecine de ville et à 2% pour l’hôpital) qui reporte sur la ville une partie importante des prescriptions hospitalières de médicaments annulant ainsi toute possibilité de revalorisation des actes de médecine générale.

L’UNOF-CSMF, dans le cadre des négociations pluri-professionnelles en cours, dénonce la volonté de l’assurance maladie d’imposer :
– Des prises en charge des patients atteints de pathologies chroniques basées sur un modèle national unique alors que chacun sait qu’un plan de soin doit s’adapter à chaque patient, et non l’inverse,
– Des contraintes supplémentaires exigées pour les maisons et pôles de santé qui veulent bénéficier des nouveaux modes de rémunération parallèlement à une diminution du montant perçu actuellement par ces structures.

Enfin, l’UNOF-CSMF dénonce la décision prise par l’assurance maladie d’imposer une nouvelle contrainte aux médecins à partir du 1/11/2014 : la procédure d’une mise sous accord préalable (document Cerfa de 3 pages) pour la prescription de Rosuvastatine* et d’Ezétimibe*.
Cette décision, probablement la première d’une longue série, n’a pour but que d’humilier les médecins généralistes libéraux en leur supprimant toute liberté de prescription. Chaque prescription médicale doit se faire dans le respect des AMM et des recommandations de l’HAS en accord avec les spécificités de chaque patient. A partir de là, il n’est nullement besoin de multiplier les Cerfa et les demandes d’autorisations, contraintes administratives supplémentaires pour les médecins, pour faire diminuer les prescriptions dans un but purement économique.

A l’unanimité, le Comité Directeur de l’UNOF-CSMF a décidé :
– De refuser tout engagement conventionnel qui ne garantirait pas une revalorisation de la consultation et des actes complexes effectués quotidiennement par les médecins généralistes,
– D’appeler l’ensemble des médecins généralistes à boycotter, à partir du 1/11/2014, pour toute prescription faite dans le respect des AMM et des recommandations de la HAS, les demandes de mise sous accord préalable lors de la primo prescription de Rosuvastatine* et d’Ezétimibe*.

Par ailleurs, l’UNOF-CSMF va saisir le Directeur de l’UNCAM et le Président du CNOM sur les conséquences de la décision de l’assurance maladie qui risque d’entrainer une non prescription mécanique de ces médicaments. En effet, l’UNOF-CSMF s’interroge sur la responsabilité médico-légale d’une éventuelle perte de chance pour un patient ou devant la survenue d’effets secondaires graves lors d’une prescription de substitution, quand un médecin conseil aura refusé le remboursement de ces traitements.

TROP, C’EST TROP
  

Réagir maintenant, c’est refuser la destruction de notre métier, c’est refuser ce que veulent nous imposer le gouvernement et l’assurance maladie.

Etre médecin généraliste, c’est notre métier ; nul ne peut le faire à notre place !

Contacts presse :

Dr Luc DUQUESNEL, Président : 06.85.66.67.19
Dr Béatrice FAZILLEAUD, Secrétaire Générale : 06.82.01.57.08