Le cancer du poumon est caractérisé par sa grande fréquence et sa gravité. Ainsi, il constitue le 3ème cancer le plus fréquent en France – en constante augmentation –, mais aussi la première cause de décès par cancer dans le monde. Cependant, un espoir vient d’être apporté concernant le cancer du poumon non à petites cellules (CPNPC), qui représente jusqu’à 84 % des diagnostics, par de nouveaux résultats d’étude qui pourraient bien changer la stratégie thérapeutique.

 

Ce type de cancer est généralement découvert à un stade non métastatique, mais son évolution est marquée par un taux de récidive important, de l’ordre de 30 à 55 %.

Les données de l’étude de phase 3 CheckMate-816 pourraient bien marquer un tournant dans la prise en charge de ce type de cancer. Ses résultats, présentés en séance plénière au congrès de l’American Association for Cancer Research (AACR, Nouvelle-Orléans, 8-13 avril 2022), et publiées de façon concomitante dans le New England Journal of Medicine, montrent en effet la très bonne efficacité d’un traitement par association d’immunothérapie et de chimiothérapie en amont de la chirurgie.

Ce traitement néo-adjuvant associe le nivolumab à une chimiothérapie. L’étude CheckMate-816 a porté sur un total de 358 patients atteints de CPNPC non métastatiques réparti pour recevoir soit cette nouvelle association, soit la chimiothérapie seule.

Les résultats montrent que ce traitement néo-adjuvant réduit de 37% le risque de récidive du cancer, et le taux de décès de 43%. La survie globale était de 83% à 2 ans (contre 71% pour la chimiothérapie seule). En outre, la tolérance a été jugée satisfaisante, et le traitement n’a pas eu d’impact sur la chirurgie, au contraire : gestes identiques, pas d’augmentation des complications post-opératoires, et temps chirurgical significativement plus court.

« Cinq ans après avoir débuté notre étude, je suis aujourd’hui très heureux de présenter les résultats de phase 3 qui changent véritablement la donne pour nos patients, fruit d’un travail d’équipe de pneumologues, chirurgiens, oncologues thoraciques et anatomopathologistes experts. Si la chirurgie est efficace pour les personnes atteintes de cancer du poumon non à petites cellules, beaucoup d’entre elles récidivent. Désormais, avec ce traitement néo-adjuvant associant de l’immunothérapie avec de la chimiothérapie, nous diminuons considérablement ce risque de rechute et améliorons la survie des patients », déclare le Pr Nicolas Girard, oncologue et pneumologue à la tête de l’Institut du thorax Curie Montsouris.

Ce traitement a déjà été approuvé par la FDA en mars dernier, à raison de trois cycles d’immunothérapie plus chimiothérapie, avant la chirurgie.

 

Source :
www.egora.fr
Auteur : Marielle Ammouche

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