Lettre Hebdo 849 /// 08-04-2020

 

EDITO : La faillite, nous voilà !

Où est l’Etat ?
C’est la question que se posent beaucoup de médecins, infirmiers et patients depuis le début de la crise COVID-19.
Les médecins organisent le territoire et la réponse, et prouvent que, s’ils se l’approprient et qu’on leur laisse gérer les choses, ils le font mieux que l’administration. Mais cela se fait souvent bénévolement ou via des CPTS existantes (ce qui revient au même vu la faiblesse des financements). Et pour obtenir des budgets, ils doivent se battre avec l’ARS et rédiger des longs projets, sur lesquels on va les pinailler sur le budget sécurité ou matériel.
Où est l’Etat ?
Dans la gestion des masques FFP2, comment ne pas être scandalisé par le sort réservé à nos collègues infirmières, vaillantes combattantes à nos côtés, qui ne reçoivent pas assez de masques et sont pourtant au domicile et bien aussi exposées que nous. Nous en avons assez des contradictions et fausses informations ; certes, l’Etat gère ses propres erreurs et doit prioriser vers les équipes de réanimation, mais il est inacceptable de faire courir un tel risque aux autres professionnels de santé ; à côté de cela, l’Etat passe un accord avec les entreprises du BTP pour relancer les chantiers et équipe les ouvriers en masques FFP2 : est-ce la priorité ?
Il faut arrêter ce délire, et en parallèle accélérer la production de ces masques pour équiper tous les médecins, infirmiers et personnels soignants au contact direct du patient sur toute la France, en ville et à l’hôpital.
Où est l’Etat ?
Il a quand même réussi à organiser le transfert de patients de réa entre les régions qui n’ont plus de place et les moins contaminées, par avion, TGV, hélicoptère, car. Du jamais-vu. Pourquoi autant de savoir-faire pour réparer ses erreurs et si peu pour les prévenir ?
Où est l’Etat ?
Les médecins sont autant dans le flou que les patients sur la fin du confinement, sur la disponibilité des tests sérologiques, sur les mesures de sortie de crise.
C’est à la population d’être confinée, pas à l’Etat !

Dr Mickaël Riahi, Vice-Président « Les Généralistes-CSMF »

COUP DE GUEULE

Money is money

Un collègue médecin chirurgien a reçu une invitation à rejoindre la réserve sanitaire, et sur le questionnaire lui était demandé s’il voulait être bénévole.
Les soignants n’affrontent pas cette crise pour gagner de l’argent. Mais l’indécence a des limites. Médecins, infirmiers, pharmaciens, ambulanciers et tout le personnel soignant, et dans un autre registre, les anonymes qui viennent travailler dans les commerces de première nécessité, méritent certes le respect, des applaudissements, une chanson de Jean-Jacques Goldman…. Mais ils méritent aussi une prime de risque.
Si l’Etat n’a plus rien, je propose une petite idée, juste comme ça.
Parce que, je ne sais pas vous, mais les people en train de se mettre en scène dans leur confinement et nous faisant partager leurs réflexions philosophiques avec vue sur piscine, moi ça commence à me gaver.
Si on a trouvé un milliard pour Notre Dame, on peut bien trouver de l’argent pour offrir des primes à tous ces héros du quotidien. A tous ceux qui ont les moyens, bien au-delà du raisonnable, aux footballeurs, aux acteurs, aux people, faîtes un bon usage de twitter : mettez-vous d’accord pour créer un fond et verser des primes à tous ces héros qui vous soignent et vous nourrissent.

Ce serait la moindre des choses.

Stop au mépris

Extrait du journal « Le Généraliste » du 01/04/2020 : « Coronavirus : la DGS n’a pas l’intention d’ouvrir un registre « macabre » des soignants infectés ».
Il semble donc que recenser les soignants tombés malades du COVID-19 ou morts dans l’exercice de leur fonction ne soit pas une priorité pour la Direction Générale de l’Offre de Soins (DGOS) et Jérôme Salomon.
Après tout, qui sommes-nous dans la gestion de cette crise ? Nous recevons les applaudissements de la population française à 20h, c’est bien suffisant, non ?
Si, Monsieur Salomon, Monsieur le Ministre, Monsieur le Président, la conséquence des erreurs de l’Etat (mais aussi des précédents gouvernements) vont aboutir, outre à une des plus effroyables catastrophes sur notre territoire, à des conséquences tragiques sur beaucoup de soignants et de familles.
Ne pas tenir ce registre relève du cynisme et de l’indécence.
Nous sommes persuadés qu’il s’agit d’une erreur d’appréciation et que vous reviendrez sur cette décision. Dans le cas inverse, ne vous inquiétez pas, syndicats de médecins libéraux, hospitaliers, infirmiers, ambulanciers, et les différents ordres sauront vous donner les chiffres.

Dr Mickaël Riahi

Lire l’article du Généraliste

Sortie collective d’un doux rêve

La France, ce si beau pays, celui qui s’enorgueillit de la paternité des droits de l’homme, a pensé qu’il ne pouvait se contenter pour vivre, que du secteur tertiaire…tourisme, restaurants étoilés et fleurons de l’industrie du luxe…
Un organisme de quelques microns nous a fait tomber tête la première sur un sol bien dur !
Quand on base sa stratégie sanitaire sur des productions délocalisées dans les pays lointains du soleil levant, le réveil est bien douloureux ! Quand on vend des sacs plus chers que le prix d’un respirateur, quand on imagine qu’en cas de problème il suffira de claquer des doigts pour recevoir des tonnes de matériel pour protéger sa population : quel manque de clairvoyance et de pragmatisme.
Je n’ai pas entendu un mot d’excuse ou de compassion à l’égard des médecins libéraux, des infirmières ou aides-soignantes qui ont pendant des jours pris en charge des patients sans protection.
Oui il y aura un avant et un après.
Espérons collectivement que ceux qui nous gouvernent en tireront les bonnes leçons !

Une syndiquée

LE JOURNAL D’EMPATIX

Peut-on rire dans une telle situation ? Non seulement nous le pouvons, mais nous le devons. Le nombre de blagues, de parodies, de partages sur les réseaux sociaux contrebalancent les mauvais côtés de ceux-ci. Le rire respectueux nous aide et nous sauve, et contribue à rendre nos larmes moins amères. Alors, Empatix reprend du service ; il sort de sa quarantaine..

Bienvenue dans Pandemix, journal du front.

Françaises, français, c’est Empatix, votre brave généraliste, qui vous parle.
Merci de vos témoignages d’amour, vos cadeaux, vos appels, mais faîtes-moi plaisir, pour l’instant restez chez vous c’est le plus important !
Je commence à étouffer sous mon FFP2 ; entre mon cabinet, les appels, les téléconsultations, la gestion de l’ouverture d’un centre COVID (parce que bien sûr c’est à moi de le faire, pas à l’ARS…), la gestion du stress des patients et de ma vie personnelle, je ressemble à une marmite qu’on aurait oubliée sur le feu. Je me console quand j’appelle Expertix, mon ami spécialiste, car j’ai enfin accédé au statut d’expert moi aussi, je suis devenu Covidologue, et finalement, connaître tout sur rien, c’est bien plus simple que connaître rien sur tout.
Aspirine et Heurfix, la jeune génération, font honneur à leur serment d’Hippocrate ; loin de rester planqués, ils ne comptent pas leurs heures et montrent qu’ils mouillent le maillot. Le maillot, justement, c’est ce qu’il manque à nos guerriers : on attend toujours d’équiper tout le monde, des infirmiers aux ambulanciers, des médecins aux manipulateurs radios, des secrétaires aux bénévoles, la sécurité de tous doit être assurée …

Ankylosix est de plus en plus cynique ; « après les gilets jaunes, ce gouvernement a réussi à créer les poumons blancs »… Phenix, le médecin retraité, n’est pas en reste avec des formules dignes des brèves de comptoir : « après le vivre ensemble, le gouvernement promeut le mourir ensemble ». Chaque jour, un peu plus, je déclare mon amour à Eosine, l’infirmière, et Codéine, la pharmacienne ; que le ministère arrête de nous opposer, en temps de catastrophe, chacun connaît son rôle. Mais je n’oublie pas Héroïne, ma valeureuse épouse qui, comme tous les conjoints ou conjointes de médecins ou soignants, vit une période extrêmement pénible, mais comme toujours assume, rassure, console et soutient.
Reunionix et Demagogix, les gens de l’ARS, lancent des recommandations de travailler tous en équipe. Encore merci de leur grande contribution, que ferait-on sans eux ?
Urgentix, Anesthesix, et Chloroquine, l’interniste, serrent les dents. Ils se seraient bien passés d’être des héros.
Nous sommes en guerre, comme l’a dit le Président, tout le monde est sur le front, prêt à affronter l’indicible. « Ne sous-estimez pas les petits adversaires : un lion se voit, pas un virus ». A suivre.

Dr Mickaël Riahi

INFOGRAPHIE : COVID-19 : Quelles cotations en téléconsultation ?

Retrouvez toutes les informations sur le COVID-19 sur le site de la CSMF

Partenariat Les Généralistes-CSMF x Maiia : Evolution de Docavenue

Le contexte particulier lié au confinement est en train de démocratiser la téléconsultation dans votre pratique et vous faites peut-être d’ailleurs partie des médecins qui ne peuvent plus exercer en cabinet.
Pour faire face au coronavirus, protéger vos patients et vous-même et continuer votre activité depuis chez vous, avez-vous pensé à la téléconsultation ?

Découvrez la téléconsultation Maiia : l’évolution de Docavenue

Parmi l’ensemble des outils de téléconsultation qui ont récemment fait leur apparition sur le marché, le Ministère des Solidarités et de la Santé vous aide à faire le tri en référençant et notant les plus pertinentes.

Maiia est la seule solution qui permet la téléconsultation SANS RDV : vous pouvez vous rendre immédiatement disponible pour tous les patients ou uniquement vos patients. A partir de cette semaine également, Maiia lance un nouveau module lié à la Base Claude Bernard qui vous permettra de générer vos ordonnances en quelques clics, 100% fiable et sécurisée, même si vous n’avez plus accès à votre logiciel de gestion de cabinet.
Avec ce nouveau module, profitez gratuitement de l’intégralité de la base du médicament la plus complète du marché, plébiscitée par l’ensemble des acteurs de la santé.
Les + de la BCB
• Posologie structurée
• Analyse globale d’ordonnance selon les données patients (biométrie, allergies, pathologies)
• Recherche des interactions médicamenteuses
• 1re base agréée HAS (Haute Autorité de Santé) en 2008.

L’offre de téléconsultation Maiia est à 69€ TTC par mois, mais elle est offerte jusqu’à la fin du mois d’avril. Une bonne raison de se familiariser avec ce nouvel usage et d’adopter la solution la plus complète et évolutive du marché.

Pour plus d’informations contactez Maiia au 01 49 09 34 99 ou cliquez ci-dessous