Mardi 21-05-2019
FLASH INFO du 21/05/2019 |
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BILAN : Observatoire de la ROSP Vous avez été très nombreux à répondre à notre Observatoire de la ROSP et à saluer l’honnêteté et la simplicité des questions, parfois avec un certain étonnement, avouons-le. Nous le répétons, dans un contexte historiquement tendu, négocier une telle somme globale pour la profession était une vraie victoire syndicale. Mais à l’usage, nous le constatons et vous nous le répétez de plus en plus, la ROSP doit évoluer. 80% des répondants ne sont pas satisfaits de la ROSP et de son montant. Seuls 25% pensent qu’elle aide à changer leur pratique. Et encore moins – 9% voudraient qu’elles restent en l’état, même si nombreux ne voient pas par quoi la remplacer (41%). Et que dire des 36% qui souhaitent sa disparition ? Essayons de procéder à une analyse fine et sans langue de bois de vos réponses. |
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Les items demandés sont-ils pertinents ? L’idée même de penser qu’un médecin va mieux travailler parce qu’on le paie à la performance reste éthiquement difficile à accepter. Les résultats restent difficiles à interpréter, mais le problème n’est au fond pas là. Les médecins sont enclins à améliorer leur pratique, mais les critères ne font pas consensus. Diminuer la dépense médicamenteuse par les génériques ou des biosimilaires ne fait pas l’unanimité. Certains sont contre, d’autres trouvent cela naturel. On cite l’exemple du Levothyrox pour rester très prudent sur l’équivalence des produits médicamenteux, et chacun veut garder sa liberté de prescription. Aussi, le travail effectué le groupe inter syndical est essentiel pour refuser des critères prêtant à confusion, et valider d’autres très pertinents. Nous ne verserons pas dans la démagogie à dire que le mérite de l’amélioration prochaine nous revient exclusivement. C’est un vrai travail d’équipe. Réjouissons-nous par exemple des économies faciles à réaliser au niveau des prescriptions biologiques, sur un futur indicateur, la suppression des prescriptions conjointes vs/crp au profit de la seule crp. De tels exemples sont à reproduire pour le futur, car l’efficience des prescriptions est l’affaire de tous. Les médecins répètent qu’ils ont une obligation de moyens mais non de résultats : doivent-ils être pénalisés si leurs patientes ne font pas leur mammographie ? Ce type d’item prêtera toujours à polémique, pour deux raisons. La liberté de choix des patients, et la réelle signification de pourcentages de dépistage atteints. Notre société évolue et se leurre probablement à croire qu’elle peut tout prévenir. Les résultats meilleurs sur ce type d’items des structures organisées en exercice collectif interrogent pourtant. L’aide des futurs assistants médicaux sera probablement essentielle, pas tant pour grignoter quelques points, mais bien pour atteindre des objectifs de santé publique. Le calcul des points est-il opaque, y a-t-il un effet d’aubaine, que faire en cas d’erreur ? – L’effet d’aubaine, notamment sur les grandes patientèles, est dénoncé. La ROSP est censée rémunérer la qualité, or ce sont ceux qui travaillent le plus qui touchent le plus. Il faut d’abord affirmer une chose : ce n’est pas parce qu’un médecin travaille beaucoup et qu’il a une grosse patientèle qu’il travaille mal. En un sens, une des priorités gouvernementales étant que chaque français ait un médecin traitant, il n’est pas illogique de privilégier ceux qui ont beaucoup de patients. D’autre part, prendre son temps n’assure pas pour autant une qualité de soins supérieure. Certains sont passés maître dans l’organisation des soins, à plusieurs, préparant peut-être l’exercice du futur avec assistants et infirmiers de pratique avancée. Mais il faut aussi admettre que la complexité des prises en charge prend forcément plus du temps quand on exerce seul, et que cette qualité n’est pas valorisée. C’est un problème qui ne serait soluble qu’avec une liberté d’honoraires, comme le font les spécialistes, adaptant le prix de leur consultation à leur durée. Ce n’est hélas pas le chemin pris par la CNAM ni ceux qui avaient fermé le secteur 2 aux généralistes il y a 28 ans. |
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Quels sont les aspects les plus positifs de la ROSP ? Outre le bonus de rémunération, certes trop aléatoire mais à maintenir faute de mieux pour 40% des sondés, les deux grands aspects positifs de la ROSP sont d’aider à s’interroger sur sa pratique et à structurer ses données du logiciel médical. |
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Conclusion Nous sommes bien d’accord que la ROSP doit évoluer, rapidement et dans les grandes largeurs. Nous sommes des entrepreneurs libéraux engagés dans l’amélioration du système de soins. Nous avons besoin de savoir précisément combien nous toucherons, comment l’obtenir et surtout, que ce soit utile et parfaitement éthique. Dr Mickaël Riahi – Vice-Président délégué à l’exercice coordonné des Généralistes-CSMF |