LE CONTENU PLUTÔT QUE LE CONTENANT… Depuis quelques mois, une frénésie s’est emparée de nos territoires. Les ARS et les URPS Médecins Libéraux font feu de tout bois pour inciter les médecins libéraux, entre autres, à créer des Communautés Professionnelles Territoriales de Santé, les fameuses CPTS. Des chargés de mission sont financés pour accompagner les professionnels de santé libéraux et les encourager à ces créations. Une course à l’échalote s’est ainsi engagée entre les ARS pour pouvoir afficher un certain nombre de CPTS créées et une ARS qui va jusqu’à en annoncer une soixantaine. Celles qui n’en n’ont pas encore ont le sentiment de porter le bonnet d’âne. Une fédération des CPTS va même prochainement voir le jour avec en son sein certains membres fondateurs qui ne seront jamais, ni de près ni de loin, concernés par les CPTS. Pendant ce temps, de nombreux médecins libéraux dits « de terrain », mais aussi d’autres professionnels de santé libéraux, manifestent une réprobation grandissante vis-à-vis de ces sollicitations pour créer des CPTS. Ils voient là la mise en place d’un nouveau « machin », source de nombreuses réunions qui rallongent les journées de travail ou suppriment du temps de consultation. On ne peut que saluer cette réaction de bon sens de la part de ces professionnels car il semble que, pour cette réorganisation territoriale, l’on ait mis « la charrue avant les bœufs ». On reprochera difficilement aux URPS Médecins Libéraux de s’être saisies de ce dossier puisqu’un décret stipule que, si les professionnels de santé libéraux ne créent pas de CPTS, des établissements de soins ou d’autres acteurs du secteur médicosocial peuvent le faire à leur place et ainsi assurer la gouvernance des soins ambulatoires. Ce qui serait un comble car que dirait-on si ces professionnels de santé libéraux avaient pour ambition d’assurer la gouvernance des établissements de soins ? Le Président de la République, dans son Plan « Ma Santé 2022 », a même promis plus d’un millier de CPTS dans un proche avenir. Ne devrait-on pas s’inspirer de la démarche méthodologique qui a amené de nombreux professionnels de santé à se regrouper, physiquement ou pas, dans des maisons de santé libérales et pluri professionnelles ? À partir du constat des besoins de santé de leurs territoires et des organisations existantes, ces professionnels ont rédigé des projets de santé dont les actions, fonction des ressources humaines présentes, répondent aux besoins de leur territoire. Une fois obtenu les moyens nécessaires à la mise en œuvre de ces actions, dont les moyens financiers, ils se sont regroupés en SISA (Société Interprofessionnelle de Soins Ambulatoires) pour formaliser leur exercice coordonné et recevoir les aides financières indispensables à cet exercice. Les médecins libéraux sont conscients des problèmes d’accès aux soins existants, tant pour les médecins généralistes que pour les autres médecins spécialistes, et de l’insuffisante coordination entre professionnels de santé libéraux mais aussi avec les établissements de soins et les secteurs social et médicosocial. Aujourd’hui, il est indispensable d’accompagner ces professionnels pour réfléchir aux meilleurs moyens de s’organiser au niveau de leur territoire pour répondre au mieux aux besoins de santé de la population sans pour autant dégrader leurs conditions d’exercice et leurs conditions de vie. Une fois ces actions réunies au sein d’un projet de santé territorial, les CPTS s’imposeront d’elles-mêmes comme devant être la coquille qui permettra de mettre en œuvre ce projet grâce à de nouveaux financements dédiés à cet exercice coordonné. Ainsi, nous éviterons des « CPTS coquilles vides » et donc vides de sens, comme hier le DMP sans dossiers et aujourd’hui certaines MSP sans médecins généralistes. Dr Luc DUQUESNEL, |
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PLFSS 2019 : Un encadrement de l’enveloppe de ville qui inquiète | |
Une disposition du projet de budget de la sécurité sociale 2019, débattu à partir du 23 octobre à l’Assemblée nationale, instaure une “réserve prudentielle” sur l’Objectif National des Dépenses d’Assurance Maladie (ONDAM) de ville. Le Président des Généralistes de la CSMF s’inquiète de la répercussion de ce gel des crédits sur la mise en place de la réforme et l’organisation de la coordination des soins… |
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