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Infirmières en pratiques avancées : elles agiront selon un protocole conclu avec le médecin

Prescriptions, suivi, examens… Un nouveau projet de décret définissant les futures compétences des infirmières en “pratiques avancées”, présenté aux syndicats cette semaine, renforce la tutelle du médecin, conformément à une demande syndicale unanime.

 

Prévu par la Loi de Santé, déjà en vigueur dans quelques hôpitaux publics, la fonction d’infirmière en pratique avancée (IPA) suscite la crainte de nombreux médecins généralistes qui redoutent que ces nouvelles fonctions n’empiètent sur les leurs en ville. Quant aux infirmières, elles critiquent une fonction trop encadrée, sans autonomie réelle.

 

 

Après qu’un premier projet de décret a provoqué la colère des syndicats en mars, les médecins craignant de perdre la main dans le suivi des patients, et les infirmières regrettant un manque d’autonomie, une copie amendée, consultée par l’AFP, donne de nouvelles garanties aux médecins et rappelle leur place centrale et décisionnaire.

 

“Délégation de tâche”

Le médecin choisira de “confier” le patient à l’IPA, et déterminera la “conduite diagnostique” et les “choix thérapeutiques”. Ce qui s’apparente à une délégation de tâche.  Principale nouveauté : il établira, avec l’infirmier, un “protocole d’organisation” pour “préciser les règles” de leur “collaboration”. Il s’agit d’une demande ferme de la CSMF qui l’a réitérée récemment devant le Centre national des professions de santé.

L’IPA participera “à la prise en charge globale” du patient dans trois domaines : “oncologie”, “maladies rénales chroniques, dialyse, transplantation rénale”, et “pathologies chroniques stabilisées” (Alzheimer, diabète, Parkinson…) auxquelles ont été ajoutées “la prévention et les polypathologies courantes en soins primaires”.

 

“Pr Buzyn, confierez-vous vos proches à des infirmiers aux pratiques avancées?”

L’IPA sera habilitée à “conduire un entretien avec le patient”, retracer ses antécédents, prescrire des examens, “renouveler ou adapter des prescriptions”, ou procéder à des examens, mais ne pourra finalement pas “interpréter les résultats”.

 

Comment rémunérer cette IPA en ville ?

“Plusieurs de nos amendements ont été repris” et permettent au médecin de rester “chef d’orchestre”, s’est réjoui Jean-Paul Ortiz, président de la CSMF, mais “le modèle économique” n’est pas réglé. Comment rémunérer cette IPA en ville ? Mystère pour l’instant même si une piste d’un règlement dans un cadre d’équipe de soins primaire est évoqué.

Pour son homologue de MG France, Jacques Battistoni, le nouveau texte “définit” plus clairement “le cadre d’exercice”, mais “des inquiétudes” demeurent sur le risque que les IPA reprennent une partie de l’activité des médecins.

“On n’est pas vraiment satisfaits” mais ce nouveau statut reste “une grande évolution pour la profession”, a réagi de son côté Ghislaine Sicre (Convergence infirmière). “On reste dans les demi-mesures”, a réagi Philippe Tisserand, président de la Fédération nationale des infirmiers (FNI). Un “champ entier”, la psychiatrie, a d’ailleurs été “évacué du texte”.

Yannick Schmitt, président de ReAGJIR (remplaçants et jeunes généralistes) a regretté que les IPA ne puissent pas agir sur le suivi global des patients mais seulement sur “des bouts de pathologies” et a jugé le texte “très timide, a minima”.

[Avec l’AFP]

 

Source :
www.egora.fr
Auteur : C. L B

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