MAIL  Les Généralistes CSMF  ///  Mardi 27 juin 2017

MÉDECINE GÉNÉRALE LIBÉRALE : QUE L’ÉTAT ASSUME ENFIN SES RESPONSABILITÉS !

Alors que la population et nos élus s’émeuvent de la diminution drastique du nombre de médecins généralistes, chacun cherche la solution miracle pour attirer cette « denrée » devenue rare.

Il faut saluer les nombreuses initiatives de collectivités locales qui ne manquent pas d’ingéniosité pour les attirer. Le dernier exemple en date est le conseil départemental de la Saône et Loire qui a décidé de salarier au moins 30 médecins généralistes. Le salaire de 5000€ net par mois pour 35H de travail hebdomadaire avec un secrétariat fourni a de quoi faire rêver les médecins généralistes libéraux.

L’Union nationale des associations agréées (Unasa) vient de montrer qu’une fois de plus, en 2016, les recettes des médecins généralistes libéraux ont très peu augmenté et moins vite que leurs charges, et que si leur chiffre d’affaire a augmenté c’est parce qu’ils ont plus travaillé. Si, pour ces derniers leurs bénéfices correspondent à 57% de leurs recettes, ce ratio est de 66% pour les remplaçants.

L’heure n’est certes pas à se plaindre des avantages consentis aux médecins généralistes salariés et aux remplaçants, mais jusqu’à quand les collectivités locales accepteront-elle de suppléer l’Etat défaillant depuis plusieurs décennies ?

La politique des gouvernements précédents a fait de notre spécialité médicale la moins attrayante pour les futurs médecins et, de 2007 à 2025, les médecins généralistes libéraux auront perdu 26% de leurs effectifs. Depuis 30 ans, les spécialités cliniques sont mises au ban de la médecine libérale.

Pour au moins encore 10 ans, il s’agira de gérer une pénurie de médecins généralistes, et si la dernière convention médicale a initié un début de rattrapage vis-à-vis des médecins généralistes, on est encore très loin du compte.

Notre nouvelle Ministre de la Santé a considéré que l’offre de soins en médecine générale était sa priorité. Elle doit donc investir de toute urgence sur la médecine générale libérale pour rendre acceptable nos conditions d’exercice et ne pas laisser croire que notre seul mode d’exercice viable est la médecine salariée ou les remplacements.

Si cet investissement n’intervient pas rapidement, les médecins généralistes libéraux, comme ceux des autres spécialités cliniques, devront en déduire que l’exercice de leur spécialité ne peut plus se faire dans le cadre du secteur 1. Le secteur 2 n’est pas la culture de ces médecins ni de leurs patients mais ils n’auront pas le choix face à une Assurance Maladie qui abandonne petit à petit le secteur 1 à son triste sort. Le meilleur exemple en étant le non-respect du contrat conventionnel par cette dernière dans le financement de leur formation continue qui est passé de 40 heures à 21 heures afin d’économiser 75 millions d’euros aux dépens des médecins généralistes de secteur 1.

Voici tous les arguments qui ont justifié le mouvement de désobéissance tarifaire lancé par Les Généralistes-CSMF en janvier 2016 et les raisons pour lesquelles, qu’ils soient de Romillé ou d’ailleurs, ils ne doivent pas être poursuivis.

Dr Luc DUQUESNEL,
Président de Les Généralistes CSMF

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