L’Ordre des médecins a détaillé aujourd’hui son projet de réforme pour la santé autour de quatre grands principes : libérer en offrant un cadre qui permette de catalyser les énergies des acteurs individuels, décentraliser, simplifier, et garantir un réel accès aux soins à tous. Ce projet de réforme, propose de révolutionner l’organisation de notre système de santé en s’appuyant sur les territoires.

 

“La santé doit être la priorité de la campagne électorale. Les candidats n’ont pas pris la totale mesure de l’urgence. Il n’est plus possible de recycler de vieilles solutions en leur donnant un aspect moderne. Il faut entrer dans le temps de l’action. Notre système de santé est aujourd’hui au bord de l’explosion”, a alerté le Dr Patrick Bouet, président du Conseil national de l’Ordre des médecins (Cnom), en préambule de la conférence de presse.

Les réformes souhaitées par le Cnom, largement inspirées des propositions émises en janvier 2016 à l’occasion de la grande conférence santé, s’articulent autour de quatre grands principes : libérer en offrant un cadre qui permette de catalyser les énergies des acteurs individuels, décentraliser, simplifier, et garantir un réel accès aux soins à tous.

Pour y parvenir l’Ordre dresse trois priorités : simplifier l’organisation territoriale des soins avec une gouvernance partagée, alléger et décloisonner l’exercice professionnel des médecins et enfin ouvrir er professionnaliser la formation des médecins.

Le Cnom rappelle notamment sa volonté de mettre en place un nouvel échelon au niveau local, le Bassin de proximité santé (BPS) responsable de la coordination de l’offre de soins. Le BPS rassemblerait les maisons médicales, les médecins en cabinet isolé et les structures hospitalières publiques et privées de proximité et disposerait d’une “autonomie” dans la prise en charge de sa population en soins de premier et de deuxième recours.

A géométrie variable, le BPS pourrait s’étendre à plusieurs départements ou être à cheval sur deux régions. Le comité opérationnel regrouperait ainsi “professionnels et usagers sous la responsabilité des élus locaux”, précise-t-il.

L’Ordre propose aussi de régionaliser le numerus clausus (nombre d’étudiants admis en seconde année) à partir des capacités de formation des établissements universitaires et des possibilités de stages. “Il faut former les médecins dont nous avons besoin dans les territoires et non les internes dont les centres hospitaliers ont besoin”, a précisé le Dr Bouet. L’Ordre préconise en outre de “réfléchir à un système de pré-sélection avant la Première année commune aux études de santé (Paces) afin de limiter les taux d’échec”, très élevés.

Le Cnom souhaite également que les épreuves classantes nationales (ECN) soient également régionalisées. C’est “au moment de l’internat que l’on a une chance de permettre de fixer les futurs médecins dans les régions où ils ont fait leurs études”, estime le Dr Bouet.

Le Dr Bouet a rappelé son attachement à ce que la “sécurité sociale soit la porte d’entrée unique dans le système de soins”. L’Ordre n’acceptera pas de changer les bases du système de santé français a mis en garde le président du Cnom.

La recertification faisait également partie des pistes de réforme annoncées par le conseil de l’Ordre. Le Cnom propose ainsi “de renforcer la formation continue par une recertification des médecins tous les six ans réalisée par les pairs”. “Cette recertification devra avoir pour corollaire la prise en compte des compétences et de l’expérience du médecin dans la définition de son statut social et de sa rémunération (avec une évolution possible de la valeur du C remboursé par l’Assurance maladie en fonction des qualifications du médecin…) La recertification n’est donc en aucun cas une contrainte mais bien une avancée pour les médecins, garantissant leur indépendance“, rassure l’Ordre.

Consutler l’ensemble des propositions de l’Ordre des médecins

 

Source :
www.egora.fr
Auteur : S.B.