Après des médecins roumains, bientôt des Italiens ? Autour de Thourotte (Compiégnois), le docteur transalpin est désormais brandi comme le nouveau remède miracle pour faire face aux déserts médicaux qui menacent. Sept d’entre eux pourraient s’installer à partir du printemps prochain dans un centre de santé dont ils seront salariés.
 

 

“C’est une idée révolutionnaire”, plastronne Patrice Carvalh, député-maire (PCF) de Thourotte, à l’initiative de la démarche. Selon la Communauté de communes des Deux-Vallées (CC2V), quatre médecins généralistes, un ophtalmologiste, un dermatologue et un gynécologue, tous italiens, pourraient s’installer à partir du printemps prochain.

 

“Il faut aller vite”

“On est sur le point d’aboutir, il faut aller vite” insiste Patrice Carvalho. Une fois sur place, les médecins italiens seront amenés à se regrouper au sein d’un centre de santé dont ils seront salariés. Pour mener à bien ce projet, la CC2V est en contact régulier avec une coopérative italienne, la ” Medicale care”, basée à Naples, qui regroupe plusieurs praticiens disponibles pour intervenir au-delà des frontières italiennes, pour une durée déterminée. “En Italie, le marché est saturé. Les professionnels de santé sont employés par l’Etat et sont souvent au chômage ou peu payés”, explique le maire de Thourotte. C’est d’ailleurs à la suite d’un problème de santé, sur son lieu de villégiature, que le député de l’Oise a pris connaissance de cette coopérative italienne.

 

“Le modèle économique de la future structure reste à imaginer”

Mais les contours du projet doivent encore être précisés. “Le modèle économique de la future structure reste à imaginer, détaille Stéphane Lefèvre, le directeur général de la CC2V. Il convient notamment de se mettre d’accord sur les niveaux de salaire.” Pour bâtir son projet, la communauté de communes peut s’appuyer sur la Mic-Réseau de santé solidaire (ancien établissement mutualiste de l’usine Saint-Gobain). Reste aussi à trouver des locaux en mesure d’accueillir les professionnels de santé. Lors de ses vœux, Patrice Carvalho a ainsi appelé les élus à leur “ouvrir les portes”. Une fois le dossier finalisé, “à la fin du mois de janvier”, le dossier sera présenté à l’Agence régionale de santé (ARS), qui devra donner son feu vert.

Avec ce dispositif, mis en place pour la première fois dans les Hauts-de-France, la CC2V souhaite aller vite, face à un territoire en voie de désertification médicale. “C’est un traitement d’urgence, concède Stéphane Lefèvre. La situation est critique, on n’a pas le temps de réfléchir à une situation pérenne.” Sur l’ensemble des seize communes, une vingtaine de médecins est aujourd’hui en exercice, pour environ 24 000 habitants. Thourotte, la “ville centre”, n’en compte plus que deux.

 

Source :
www.egora.fr
Auteur : C. L B

 

[Avec leparisien.fr]