Le nombre de Français renonçant aux soins pour des raisons de coût est en nette augmentation, indique une étude du Secours populaire. Ce renoncement touche aussi les salariés.
Parmi les Français les plus pauvres (ceux qui appartiennent à un ménage dont le revenu mensuel net est inférieur à 1 200 euros), la moitié a déjà renoncé ou repoussé une consultation chez le dentiste. C’est un bond de 22 points par rapport à 2008. Et près de 4 sur 10 a déjà renoncé ou repoussé un rendez-vous chez un ophtalmologiste (39%, +9 points), selon le 10e baromètre Ipsos/Secours populaire.
Dans les foyers les plus modestes, 64% indiquent avoir eu des difficultés au moment de payer des actes médicaux mal remboursés par la Sécurité sociale. Disposer d’une mutuelle santé est financièrement compliqué pour 53% des ménages modestes, et 48% d’entre eux n’ont pas les moyens de se procurer une alimentation saine.
“Dans ses permanences d’accueil, le SPF (Secours populaire français, NDLR) perçoit une dégradation de l’état de santé de familles, de mères seules, de jeunes, de retraités, de beaucoup d’enfants. Fait récent, le travail n’apporte plus forcément la garantie d’une autonomie financière : certains salariés ne sont plus à l’abri des privations et peinent également à se soigner”.
Sur l’ensemble des Français interrogés, 68 % estiment que les inégalités en matière d’accès à la santé se sont aggravées au cours des dernières années.
“Comme le pointait déjà le baromètre Ipsos-SPF en 2013, les femmes sont souvent le plus affectées (39%). Emplois précaires, temps partiel subi, chômage… Ces dernières paient un lourd tribut à la crise mais aussi aux persistantes inégalités de genre. Les ouvriers et employés comptent aussi parmi la catégorie la plus exposée”, explique l’association.
Source :
www.egora.fr
Auteur : F. Na
[Avec AFP]