C’est l’heure du grand choix pour tous les futurs internes qui connaissent depuis peu leur classement aux ECN. Certains CHU ont déjà la côte auprès des étudiants et n’auront pas de difficultés à les attirer. Pour les autres, il y a l’humour. C’est en tout cas le pari du CHU d’Angers, qui compte bien draguer les étudiants avec une nouvelle web-série comique.

 

Comment attirer des internes en médecine quand on n’a ni le prestige d’une grande ville, ni la mer, ni la montagne ? C’est la question que s’est posée la fac de médecine d’Angers. “On observe que notre CHU est bien noté une fois que les internes y sont. Mais au moment de choisir l’internat, Angers souffre d’un déficit de visibilité”, confie Yann Bubien, directeur général du CHU.

Et la réponse qu’a trouvée la fac de médecine, c’est l’humour. Depuis deux ans, l’établissement produit une web-série décalée à destination des futurs internes. L’année dernière, enseignants et étudiants avaient parodié le site de rencontre “Adopte un mec” et réalisé “Adopte un PU-PH”. “Succombez à l’allure dynamique de ce physiologiste, médecin du sport”, ventait la vidéo dévoilant le praticien en train de pédaler dans la piscine. La voix off de la vidéo ajoutait “Qui peut résister à ce PU-PH à l’endurance à toute épreuve ?”. Les quatre vidéos postées au moins de juin avaient totalisé près de 100 000 vues. Un pari gagnant, assure aujourd’hui le CHU. “Il est naturellement très difficile de mesurer l’impact. Mais nous avons eu un succès national. Tout le monde me parlait de ces vidéos. Ce qui est mesurable, c’est qu’au dernier classement des CHU du site What’s Up Doc, qui se base sur le rang moyen des internes aux ECN, nous avons gagné 9 places”, se félicite Yann Bubien.

 

Humour et ton décalé

Comme l’année dernière, PU-PH et étudiants ont été associés à cette campagne 2016. Ils font office de figurants dans les vidéos, mais ont aussi été sollicités pour l’écriture et la conception. “L’idée, c’est de trouver un concept adapté à notre public, donc au web et aux réseaux sociaux. Nous tenions à garder de l’humour et un ton décalé. Les internes nous ont aidé à rédiger les bonnes blagues, pour ne pas être à côté de la plaque”, assure la direction du CHU.

Cette fois, la série met en scène Céline, future interne.”On a choisi une forme qui rappelle un tuto Youtube, explique Edouard Fortier, interne en urologie, qui a participé à la rédaction des scénarios. L’étudiant se met dans la peau du futur interne, et découvre des références au patrimoine et au mode de vie d’Angers. On voulait que celui qui regarde la vidéo puisse s’identifier, trouve des choses familières. De fait le prénom Céline n’a pas été choisi au hasard, c’est aussi le nom du logiciel qui permet aux étudiants de faire leurs choix d’internat.” Dans la première vidéo, dévoilée ce mercredi, Céline est invitée à une fête à Angers. De fil en aiguille, en traînant sur internet, elle découvre les vignobles de la région, les fêtes des carabins, les loisirs… “Internet m’envoyait un message clair, il fallait que je me renseigne sur l’Internat d’Angers”, assure Céline en voix off.

 

 

Quatre autres épisodes sont prévus, à raison d’un par semaine. Le ton de cette édition 2016 est moins loufoque que pour la précédente, mais l’intention est la même. “On ne voulait pas faire exactement la même chose, tout en gardant un ton humoristique. On s’est voulu plus informatifs, admet Yann Bubien, avec des infos pratiques sur la ville, le prix des loyers, la crèche du CHU, le centre de simulation…”

 

Un CHU à taille humaine

Mathieu Levaillant est étudiant en 6ème année à Angers. S’il est arrivé dans la ville un peu par hasard, il a été conquis et n’envisage pas de faire son internat ailleurs. “On a les avantages d’une grande ville, sans les inconvénients”, assure-t-il. “Et la fac a quelques particularités appréciables. Comme le fait de ne pas faire de nous des bêtes de concours. Tout le monde n’a pas l’ambition d’avoir un super classement aux ECN, et la fac le comprend”, ajoute celui qui aspire à faire santé publique. “Il faut aussi dire que c’est un CHU à taille humaine, ajoute Edouard Fortier. Tout le monde se connaît, les profs sont accessibles, on n’est pas à la Pitié. C’est très enviable.”

“L’un des plus beaux succès, c’est finalement qu’on a presque tout fait en interne et que ça a créé une vraie dynamique au sein de l’établissement se félicite Yann Bubien. On peut dire que ça a mis une bonne ambiance.”

 

Source :
www.egora.fr
Auteur : Fanny Napolier