Hier, la FMF réunie en Assemblée générale a approuvé le texte conventionnel en négociation avec la Cnamts depuis plusieurs mois. Le oui de la FMF rejoint donc ceux de MG France et du Bloc et permet d’assurer le vote cette convention dont le point principal est la revalorisation de la consultation en médecine générale qui passera à 25 euros au 1er mai 2017.

 

La décision de la FMF, qui tenait son assemblée générale hier, était très attendue. Si la fédération dit oui, elle réaffirme aussi son opposition au texte. “Nous allons signer cette convention qui n’a rien de structurant. Mais que la ministre de la Santé ne se réjouisse pas : nous restons fermement opposés à sa loi Santé et au tiers payant généralisé !”, déclare le président de la FMF, Jean-Paul Hamon qui dit voter par “pragmatisme”. En faisant référence aux 960 millions d’euros mis sur la table par l’Assurance maladie en fin de négociations, il poursuit : “Une gauche aux abois nous donnera toujours plus que la droite”. En signant le texte, la FMF espère aussi pouvoir le faire modifier au cours des 5 années à venir, via des amendements.

“Il vaut mieux être dans la convention pour faire bouger les choses, pouvoir défendre nos confrères, faire avancer nos idées… plutôt que rester dehors, impuissants”, résumait hier un militant lors de l’assemblée générale — houleuse — du syndicat. Le résultat du vote des militants était à l’image de ce débat : 47 % ont voté non à la convention.

Il fallait trois signataires pour valider ce document qui fixe les relations entre les 11 5 000 médecins libéraux et la Sécu pour les cinq années à venir. Or, le contexte de grande tension avec le ministère de la Santé n’était pas favorable. Satisfait du passage de la consultation du généraliste de 23 € (depuis 2011) à 25 € le 1er mai 2017, MG France a dit qu’il signera le texte. D’ores et déjà, le Bloc, qui a obtenu une revalorisation de certains actes de chirurgie, d’obstétrique et d’anesthésie, avait donné son accord. En revanche, la CSMF, majoritaire, et le SML réuniront leurs instances le 25 août pour trancher, mais leur hostilité au texte, réaffirmée hier, augure d’un rejet.

En négociation depuis février dernier, cette nouvelle convention n’est pas passé loin d’un rejet.Les médecins sont en effet en colère contre le gouvernement depuis des mois. Un conflit qui a culminé avec le rejet de la loi santé et la grande grève du printemps 2015. Aux dernières élections professionnelles, les syndicats contestataires ont gagné du terrain.

Nicolas Revel a su faire des concessions indispensables. Les généralistes exigeaient une consultation à 25 euros sans délai, alors que la Cnam voulait passer à 25 euros en deux étapes. Il a concédé, à la toute dernière minute à augmenter le C à 25 euros en une seule fois, ce qui a sauvé cette négociation. De manière générale, les médecins en secteur 1 ont été soignés. Quant aux chirurgiens, ils ont obtenu une déclinaison sur mesure de l’ex-Contrat d’accès aux soins, rebaptisé Optam-Co pour eux : ce contrat se traduit par une revalorisation de près de 20 % des actes chirurgicaux pratiqués à tarif opposable.

Au final, et en année pleine (2019), cet accord ajoute 1,315 Md€ aux 21 Mds€ d’honoraires versés aux médecins chaque année (14 par l’Assurance maladie, 4 par les complémentaires santé et 3 qui restent à la charge des patients). La Sécu déboursera 400 M€ de plus en 2017, 800 M€ en 2018 et 960 M€ en 2019 quand toutes les mesures seront effectives. Les complémentaires santé feront, elles, un effort de 355 M€ supplémentaires.

C à 25 euros, niveaux de consultations, déserts médicaux, forfait structure… Découvrez point par point ce que la nouvelle convention va changer.

 

Source :
www.egora.fr
Auteur : A.B.

 

[Avec AFP]