Des préparations contenant des restes humains des victimes de l’anatomiste nazi August Hirt, en poste à la Reichsuniversität Strassburg, créée par les nazis pendant la Seconde guerre mondiale, ont été découvertes. C’est la mairie de Strasbourg qui a annoncé la découverte dans un communiqué samedi soir.

 

La polémique autour de l’existence, longtemps mise en doute, de ces restes non inhumés de victimes à l’institut de médecine légale de Strasbourg, prend donc fin. Des chercheurs, l’Université de Strasbourg et l’institut de médecine légale avaient pourtant catégoriquement réfuté cette thèse.

“Cette découverte fait suite aux recherches menées par le docteur Raphael Toledano, au sujet du devenir des corps livrés à l’Institut d’anatomie pendant la Seconde Guerre mondiale”, indique le communiqué. Le chercheur est parvenu à identifier plusieurs pièces, parmi lesquelles “un bocal contenant des fragments de peau d’une victime de chambre à gaz” ainsi que “deux éprouvettes renfermant le contenu de l’intestin et de l’estomac d’une victime et un galet matricule utilisé lors de l’incinération des corps” au camp de concentration alsacien de Natzweiler-Struthof.

Une grande partie des restes retrouvés par les alliés en 1944 après la libération de Strasbourg avait été inhumée dans un cimetière juif. Les morceaux d’aujourd’hui sont des éléments conservés par un professeur de médecine légale de la Faculté de médecine de Strasbourg, Camille Simonin, dans le cadre de l’enquête sur les crimes du docteur Hirt, explique la municipalité. Sur demande des autorités militaires, le docteur Simonin devait réaliser des autopsies judiciaires pour “établir les conditions ayant conduit à la mise à mort délibérée” des victimes.

C’est une lettre qui a mis le chercheur sur la voie. Raphael Toledano a retrouvé un courrier du professeur Camille Simonin, datant de 1952 et faisant mention de bocaux contenant des prélèvements effectués au cours des autopsies judiciaires réalisées sur les victimes juives de la chambre à gaz du Struthof.

“Les étiquettes identifient chaque pièce avec précision et font notamment état du matricule 107969, qui correspond au numéro qui fut tatoué au Camp d’Auschwitz sur l’avant-bras de Menachem Taffel, une des 86 victimes du projet de “collection de squelettes juifs” voulu par August Hirt.”

“Il est d’ores et déjà entendu pour tous que ces pièces doivent être remises à la Communauté juive de Strasbourg, afin de faire l’objet d’une inhumation et de rejoindre les restes des victimes inhumés au lendemain de la guerre au cimetière israélite de Cronenbourg”, assure la mairie de Strasbourg.

 

Source :
www.egora.fr
Auteur : F. Na

 

[Avec Metronews.fr et Dna.fr]