N° 42 – Le 1er septembre 2015
Contact : unof@csmf.org
HôPITAL PUBLIC :
UNE NOUVELLE CARTE PLATINIUM
L’été fut marqué par l’annonce de millions d’euros dus par quelques nababs étrangers aux hôpitaux français. Le tiers payant « gold » sans acquitter des soins coûteux. Les technocrates financiers si sourcilleux pour le clampin-lambda impécunieux ont regardé ailleurs face à cette annonce. On doit pouvoir ajouter à cette dette pas mal de sommes non encaissées au quotidien aux urgences ou ailleurs dans le système. Pour combler le trou : une mesure perfide : diminuer le salaire des dirigeants des hôpitaux publics (frais de contentieux inclus) et attendre que les dettes soient soldées pour rétablir l’intégralité de leur rémunération. Une telle mesure entrainerait un émoi légitime et une protestation violente. Pourtant c’est ce qui arrive tous les jours aux médecins libéraux (et à beaucoup d’autres professionnels de santé, infirmières, kinésithérapeutes,…). Paperasse pour obtenir la rémunération, retard de versement, absence de paiement. Ici le débiteur n’est pas l’émir du Babouchistan ou le président du Gratémoila, mais les Caisses publiques et privées qui n’assument pas leurs dettes aux professionnels libéraux. Et là, aucune émotion. Plutôt une stigmatisation des médecins libéraux, personnages rétrogrades et conservateurs. La carte Platinium hospitalière impacte financièrement les cotisants que nous sommes. Le tiers payant généralisé affaiblira les finances des médecins libéraux. La résistance civile au tiers payant généralisé obligatoire est la seule réponse à l’incurie gestionnaire des élites dont la preuve est quotidienne. VIRULIX
.
LE JARDIN DES SOUVENIRS
DE MÉMÉ MANTINE
Ma chère Sophie.
Il revient à ma mémoire des souvenirs familiers… Dans ta dernière lettre tu me dis que des mauvaises langues rapportent sur Internet que des membres du bureau de MG France ont inspiré la réforme du tiers payant aux décideurs du Parti Socialiste, juste avant les élections présidentielles en allant même jusqu’à dire que c’était la seule chose dont les généralistes avaient besoin pour s’en sortir. Pour le politique, c’est le cadeau idéal. Une mesure qui ne coûte pas un euro en terme de revalorisation et qui refile tout le boulot de la Caisse au médecin. En plus il perd de l’argent car on s’arrange pour que ça marche mal. Super. Merci les gars ! Sophie, grâce à mon absence de traitement et à l’atelier mémoire de la maison de retraite, je me rappelle que l’origine et la reconnaissance de ce syndicat ont été l’œuvre de Claude Evin, alors Ministre socialiste de la Santé. Ensuite, tout le deal du médecin référent si cher à la CFDT reposait justement sur le tiers payant. Lors des dernières négociations conventionnelles ce même syndicat voulait tout pour le forfait, rien pour l’acte. Il freinait des quatre fers (comprends-tu cette image Sophie qui date de mon époque pas si lointaine où les chevaux étaient dans les rues), allez, disons qu’il a fallu aller chercher aux forceps (ça te parlera plus dans tes études de médecine) la rémunération complémentaire sur les personnes âgées, qui majorait l’acte des plus de 80 ans de 20 %. Tu sais tout ça n’aurait pas d’importance si cette profession que tu souhaites embrasser n’avait pas besoin d’autre chose que de penser à être les soutiens d’un parti et d’un gouvernement qui ont ouvert la chasse (et il n’est pas le seul, malheureusement, rien à attendre d’une éventuelle alternance) aux médecins libéraux en faisant tout pour leur compliquer l’exercice, tout en diminuant leur revenus grâce aux difficultés de paiement. Sophie, tu sais il faut toujours lutter contre les lieux communs bien-pensants et mal-agissants. Ta grand-mère en connaît un rayon. Quand tu auras le temps, passe me voir. Je t’en raconterai d’autres ! Ta mémé pour la vie, si proche de la fin mais qui s’accroche.