Les syndicats opposés à la loi de santé s’étaient engagés à l’unité syndicale, ce mercredi à la CNAM, pour parler d’une même voix lors de la réunion de la Commission paritaire nationale, et réclamer des revalorisations tarifaires permettant de hisser le C à 25 euros. Ils ont tous quitté la séance, devant le refus du directeur de la caisse nationale.

 

C’est donc unanimement (mais pas forcément pour les mêmes raisons), que les délégations syndicales ont quitté la séance lorsque le directeur de la caisse, qui n’avait même pas inscrit ce thème à l’ordre du jour, leur a répondu qu’il renvoyait les dites discussions, à l’issue des élections professionnelles, comme l’a déjà indiqué Marisol Touraine. Elections dont la date n’a pas encore été fixée, réforme territoriale en cours exige.

“Nous demandons que la médecine générale soit la 46ème spécialité à pouvoir utiliser la majoration de coordination provisoire MPC, d’un montant de 2 euros. Cela lui est interdit depuis l’avenant N° 19 de novembre 2006”, explique le Dr Claude Leicher, le président du syndicat. Sur ce thème, il est exactement sur la même liqne que la FMF du Dr Jean-Paul Hamon, tandis que le SML du Dr Eric Henry, pourtant très proche de la CSMF, acquiesce à cette proposition.

 

La CSMF sur une ligne différente

“Nous demandons également que les négociations tarifaires portent prioritairement sur les actes du médecin traitant et du spécialiste correspondant, dans le cadre de la coordination des soins”, ajoute le président de MG France.

Mais la CSMF se tient sur une ligne un peu différente, prenant fait et cause pour tous les médecins libéraux, au-delà des seuls médecins généralistes. Elle n’avalise pas la demande des trois autres syndicats d’une application de la MPC par les médecins généralistes. La centrale veut un geste pour les spécialités cliniques aussi, et demande une augmentation de la MPC en leur direction. Dans le communiqué publié juste après le clash, il n’y a pas un mot sur la MPC, mais quelques lignes rageuses sur le fait que “les caisses sont déjà, et ce même avant l’adoption de la future loi de santé, sous la tutelle de l’Etat”.

 

“On nous balade au ministère”

“C’est décevant. Nous sommes trois sur quatre. La CSMF fait cavalier seul et c’est bien regrettable”, lâche Claude Leicher. Selon ses décomptes, du fait du refus d’examiner prioritairement la problématique de la médecine générale, et d’ouvrir des négociations tarifaires avant les élections professionnelles, “nous nous orientons vers une 5ème année blanche pour le C. il n’y aura rien sur le secteur 1 avant fin 2016, au mieux. Le quinquennat de François Hollande aura été marqué par cinq années sans revalorisations de la consultation… Ce n’est pas ainsi que l’on va attirer les jeunes vers la médecine générale, que l’on va régler le problème démographique. Les généralistes vont sortir du secteur 1 strict”, prédit-il en référence au conflit en cours, où quelques spécialistes en médecine générale ont pris l’initiative de coter C + MPC = 25 euros. “Nous nous sommes quittés sur une perspective de rupture conventionnelle, et de conflit tarifaire”, regrette le Dr Leicher.

La CSMF informe également, qu’elle va boycotter les commissions paritaires locales et les commissions paritaires régionales, tout comme la FMF, aussi longtemps que durera le blocage tarifaire. “De toutes manières, il n’y a plus de vie conventionnelle”, commente le Dr Jean-Paul Hamon, de la FMF. “Et on nous balade au ministère”.

Le blocage a donc subi un tour de vis supplémentaire, cet après-midi à la CNAM. Dans son communiqué, la CSMF rappelle les actions revendicatives en cours ou à venir : grève administrative, grève de la PDS le week-end du 30 janvier au 1er février prochain et grande manifestation nationale de tous les médecins libéraux le 15 mars prochain.

 

Source :
www.egora.fr
Auteur : Catherine le Borgne