Des préparations médicales à base de zinc ont été retrouvées dans une épave datant de l’an 130 av. J-C.au large de la Toscane. Leur composition et leur forme laissent penser qu’il s’agit de collyres.

 

Le bateau, découvert en 1974, gisait par 18 mètres de fond près des restes du port marchand étrusque de Populonia. Les objets retrouvés à son bord – des bols syrio-palestiniens en verre, des poteries de Pergame, des amphores à vin de Rhodes ou encore des lampes d’Ephèse – indiquent que l’embarcation venait probablement de Grèce.

Les archéologues ont aussi déniché plusieurs petites boîtes en étain ainsi que 136 fioles en bois, un mortier en pierre et une ventouse en bronze. “Ces découvertes suggèrent qu’un médecin voyageait à bord avec son équipement professionnel”, notent les auteurs de l’étude. Une analyse aux rayons X a révélé qu’une des boîtes contenait cinq pastilles grises d’environ quatre centimètres de diamètre et d’un centimètre d’épaisseur. “Elle était fermée, ce qui a probablement favorisé la conservation des médicaments sur une si longue durée”, précise Erika Ribechini, du Département de chimie et de chimie industrielle de l’Université de Pise.

L’Histoire naturelle du Romain Pline l’Ancien (Ier siècle après J.-C.) évoque l’intérêt des sels de zinc dans les crèmes pour la peau ou les collyres pour les yeux. Les propriétés anti-inflammatoires, antibiotiques et antivirales du zinc étaient donc déjà exploitées dans l’Antiquité. Les scientifiques à l’origine de cette découverte pensent donc que ces pastilles étaient déjà utilisées en tant que collyre pour les yeux.

Cet échantillon, le plus ancien médicament jamais analysé, permet aussi de mesurer l’étendue des connaissances de nos ancêtres sur les propriétés naturelles des éléments pour la médecine.

 

Source :
www.egora.fr
Auteur : F. Na

 

[Avec Letemps.ch et Futura-sciences.com]