UNOF-CSMF MAIL /// Vendredi 31 octobre 2014

L’UNITE SYNDICALE POUR DIRE NON A UNE MEDECINE GENERALE LOW-COST

Depuis l’appel à la fermeture des cabinets de médecins généralistes par l’UNOF-CSMF, du 24 au 31 décembre 2014, les villes et les campagnes frémissent de la voix des médecins généralistes qui relèvent la tête pour manifester exaspération et colère.

Colère de voir ce gouvernement détruire leur métier. Alors que les médecins généralistes demandent une véritable politique de prévention sous la responsabilité du médecin traitant, on leur annonce que leurs patients devront se faire vacciner dans les pharmacies et par les sages-femmes. Comment un projet de loi, dont le premier des cinq chapitres est consacré à la prévention, peut-il manquer autant d’ambition ? Et comme si cela ne suffisait pas, on nous promet aussi des infirmières cliniciennes pour prendre en charge nos patients atteints de pathologies chroniques non compliquées. Qui voudrait détruire ce qu’il peut rester comme vocation chez les médecins généralistes ne s’y prendrait pas mieux. Que devient la prise en charge de la globalité du patient dans toute sa dimension et dans toute sa complexité ?

Colère de voir ce gouvernement, comme d’autres auparavant, augmenter sans cesse nos tâches administratives si bien que lors de certaines consultations le temps administratif devient plus important que le temps médical. C’est pourtant la durée de ce temps médical qui fait la spécificité de la médecine générale française. Il doit rester l’essentiel de nos consultations et permet l’installation de la relation de confiance qui s’établit entre le médecin généraliste et son patient. Demain, avec le tiers payant généralisé obligatoire et ses 400 mutuelles, ce seront des dizaines d’heures de travail administratif supplémentaire par mois pour chaque médecin généraliste.

Colère de voir l’assurance maladie, qui ne voulant pas être en reste, nous gratifie d’un document de 3 pages pour pouvoir prescrire des médicaments d’utilisation courante (hypocholestérolémiants, …).

Colère de voir la rémunération indigne qu’on leur accorde. Le C à 23€, la plus basse rémunération des médecins généralistes dans les pays occidentaux, est devenue une humiliation au regard de la complexité grandissante de bon nombre de nos consultations. Il n’est donc pas surprenant qu’avec un revenu net de 26€/heure, 60% des médecins généralistes ne puissent pas financer un secrétariat physique. Qui peut oser continuer à clamer que les médecins généralistes sont des « nantis » ?

Colère de voir leur formation continue réduite à une peau de chagrin : une seule action indemnisée par an à partir du 1er janvier 2015, démontrant ainsi que, demain, la qualité de l’exercice ne sera plus la première des priorités pour les pouvoirs publics.

Les médecins généralistes libéraux sont donc TOUS concernés, les jeunes, les moins jeunes, les remplaçants, les futurs généralistes… et c’est la raison pour laquelle deux autres syndicats de médecins généralistes nous ont rejoint et ont aussi appelé à fermer leurs cabinets médicaux du 24 au 31 décembre.

L’heure est donc à la mobilisation générale et, dès demain, nous devons informer nos patients de la façon dont ils seront soignés si rien ne change. D’autres actions seront à mener dans les semaines à venir.

Rien ne sera facile mais, comme en 2002, c’est aux médecins généralistes, conscients de la légitimité de leurs demandes, de se mobiliser pour obtenir l’arrêt du démantèlement de la médecine générale, une revalorisation de la consultation avec une première étape immédiate à 25€, l’abandon du tiers payant généralisé obligatoire, le C2 pour toutes les consultations complexes (au cabinet ou en visite) et une formation continue de qualité.

C’est autour de ces revendications claires des médecins généralistes que doit se constituer un front syndical uni qui sera sans aucun doute de nature à ébranler les certitudes ministérielles.

Dr Luc DUQUESNEL, Président UNOF-CSMF
Dr Béatrice FAZILLEAUD, Secrétaire Générale UNOF-CSMF

 

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