Le Dr Sylvie Bourdeleix est une femme multiple. Gynécologue obstétricienne installée en libéral depuis 1989, elle est également vice-présidente du Conseil départemental de l’Ordre des médecins du Calvados et surtout auteur de quatre romans. L’un d’eux, tiré a plus de 100 000 exemplaires a été primé par le prix du Quai des Orfèvres en 2004. Son dernier ouvrage, recueil de cinq nouvelles, intitulé Mauvaises nouvelles de la plage (édition du net) vient d’être publié.
 

 

“Ecrire un roman policier relève d’une approche similaire à celle de la démarche médicale. Au départ c’est un puzzle, exactement comme l’est au début l’interrogatoire d’un patient. On a plusieurs indices qui nous permettent de résoudre l’énigme” s’amuse le Dr Sylvie Bourdeleix. Agée de 57 ans, cette gynécologue obstétricienne installée en libéral à Caen a mis en application sa passion pour la littérature.

 

“L’écriture de ma thèse a été un déclic”

“J’ai commencé à écrire très jeune. Je rédigeais des poèmes, puis l’écriture de ma thèse a été un déclic. Mon sujet était le traitement de la stérilité féminine par tout ce qui n’est pas médical. J’ai pris beaucoup de plaisir lors de la rédaction” explique la praticienne. Etape par étape, elle se lance dans l’écriture de son premier roman. C’était il y a plus de 10 ans. “Je prenais souvent le train, c’est là que je me suis décidée. J’avais envie de raconter quelque chose et je trouve que le train est extrêmement propice à l’écriture” confie la gynécologue. Son premier ouvrage baptisé Les Sarments d’Hippocrate mêle polar et univers médical. “Polar parce que c’est un style qui permet de ne pas trop se livrer et univers médical parce que c’est toujours plus facile de parler de ce que l’on connaît” révèle le Dr Bourdeleix amusée par le paradoxe.

Envoyé à plusieurs maisons d’édition, l’histoire ne convainc pas. Sur les conseils de proches, la jeune auteur envoie son texte pour concourir au Prix du quai des Orfèvres. A sa grande surprise, elle remporte le prix. Le roman est donc publié aux éditions Fayard et le succès est au rendez-vous. Le livre est tiré à plus de 100 000 exemplaires. “A cette époque Fayard m’avait dit que Les Sarments d’Hippocrate était le plus gros succès du prix” s’enchante la praticienne s’empressant d’ajouter en toute modestie “j’ai sans doutes était devancée depuis”.

 

“Je ne voulais pas mêler vie privée et professionnelle”

L’année de la sortie de son premier ouvrage est marquée par la publication d’un second roman dans une autre maison d’édition. “En parallèle j’étais volontaire pour l’association Aides et j’écrivais un texte sur le milieu homosexuel pour divertir les malades. Je leur faisais lire les chapitres au fur et à mesure de l’écriture”. Brandoni’s Blues est également publié en 2003 aux éditions de la Cerisaie.

La sortie de ces deux livres reste confidentielle dans l’entourage médical de la gynécologue qui signe du pseudonyme Sylvie M. Jema. “Je ne voulais pas mêler vie privée et professionnelle” explique-t-elle avant d’ajouter “cela évite de se monter la tête et de se prendre pour un écrivain”. Vice-présidente du Conseil départemental de l’Ordre des médecins du Calvados, les confrères du Dr Bourdeleix n’apprendront qu’en 2008, date de sortie de son troisième livre, les talents cachés de la praticienne. “C’est ma remplaçante qui a vendu la mèche” sourit la gynécologue.

Concilier activité libérale, vie ordinale et écriture est une tâche difficile. “Ma priorité est mon travail de gynécologue qui me passionne. L’écriture, c’est uniquement lorsque j’ai le temps et lorsque j’en ressens le besoin ou quand je prends le train” confie le Dr Bourdeleix. Elle vient de publier son quatrième roman intitulé Mauvaises nouvelles de la plage. “C’est un recueil de cinq nouvelles. Cela a été un peu plus rapide à écrire qu’un roman”. Trois des cinq nouvelles ont remporté un prix régional.

En ébullition permanente la gynécologue déborde de projets. Elle a déjà en tête les bases de son prochain livre. “Ce sera un polar…” annonce-t-elle énigmatique.

 

Source :
www.egora.fr
Auteur : Sandy Berrebi-Bonin