L’UNOF-CSMF, premier syndicat de médecins généralistes libéraux, constate qu’une fois dissipé le flou qui entourait le projet de loi relatif à la politique de santé, apparaît l’épisode 2 de la loi HPST.

En effet, l’UNOF-CSMF retrouve dans ce projet de loi tous les principaux ingrédients de la loi HPST/Bachelot qui avaient justifié la mobilisation des libéraux de santé pour sauver la médecine libérale de l’étatisation et de la bureaucratisation. Le seul point positif, qui mérite d’être souligné, est le choix fait, pour la première fois, d’introduire la prévention dans la politique de santé. L’UNOF-CSMF, qui militait de longue date pour que notre système de santé uniquement tourné vers le curatif, puisse s’enrichir d’un volet prévention, estime qu’il s’agit d’une avancée si, toutefois, les moyens sont au rendez-vous.

En revanche, l’UNOF-CSMF considère que la généralisation du tiers payant constitue une mesure toxique pour les finances publiques et pour celles des médecins généralistes. En effet, le tiers payant social existe déjà et concerne les personnes en situation précaire (AME, CMU, ACS), les patients victimes d’un accident de travail et ceux en ALD pris en charge à 100 %. Pour tous les autres, les médecins généralistes font preuve de discernement. Soit ils accordent le tiers payant à ceux ne rentrant pas dans ces critères, mais en difficulté économique ou bien ils leur consentent des facilités de paiement, notamment en repoussant l’encaissement des chèques.

Vouloir imposer le tiers-payant revient à imposer aux médecins généralistes de supporter à coup sûr des impayés. Sachant que moins de 40% des médecins généralistes sont pourvus d’un secrétariat, il sera impossible à l’immense majorité d’entre eux de contrôler leurs encaissements. En outre, la bureaucratisation de la médecine libérale que signifierait la généralisation du tiers payant en imposant une gestion et un contrôle des paiements représente un coût chiffré à 3,50 € par acte par la Fédération des centres de santé mutualistes, dont évidemment le Gouvernement ne propose pas la prise en charge. La généralisation du tiers payant revient à imposer une baisse tarifaire totalement inacceptable, alors que d’autres solutions, souples et modernes, comme la carte de paiement à débit différé santé, pourraient être développées. L’UNOF-CSMF est opposée à ce qui s’apparente, en réalité, à une mise sous tutelle des médecins généralistes libéraux par l’Etat.

Le Gouvernement imagine également qu’il va « moderniser » les professions de santé en distribuant les compétences des médecins généralistes, comme la vaccination. L’UNOF-CSMF n’est pas hostile, en soit, à l’évolution des autres métiers, mais en revanche elle s’interroge sur l’intérêt de supprimer l’activité de prévention et de suivi des pathologies chroniques de l’activité du médecin généraliste. Cette proposition est incohérente avec l’objectif affiché par le Gouvernement de vouloir développer le rôle du médecin généraliste dans la prise en charge globale du patient. L’UNOF-CSMF met en garde le Gouvernement contre la tentation de vouloir faire des économies à travers l’éclatement de la prise en charge du patient.

Enfin, l’organisation des soins que le Gouvernement veut initier à travers le Service territorial de santé revient à étatiser le parcours de santé de la naissance à la fin de vie ; de la prévention au soin. L’UNOF-CSMF y voit clairement la poursuite des ambitions contenues dans la loi Bachelot.

Pour l’UNOF-CSMF, ce projet de réforme, dont le gouvernement ne dit pas comment il envisage de le financer ni à quelle hauteur, n’est ni plus ni moins que l’épisode 2 de la loi Bachelot. Si ce projet n’est pas modifié en profondeur, les généralistes confédérés se mobiliseront pour le combattre, comme ils l’ont fait contre la loi Bachelot.

Contacts presse : Dr Luc DUQUESNEL, Président : 06.85.66.67.19
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