Les médecins de montagne n’ont pas le moral. Dans un cadre de secteur conventionnel strict, la viabilité économique de leurs cabinets n’est plus garantie.
En haute altitude, les médecins de montagne ont une pratique extrêmement diversifiée. Au-delà de la médecine générale au sens strict du terme, ils sont amenés à organiser et préparer la prise en charge des blessés, poser des perfusions, faire des radios, bander les entorses et poser des plâtres et l’on en passe. Un type d’exercice qui devient extrêmement aléatoire économiquement, en secteur 1 strict. Car autant les praticiens en honoraires libres pouvaient éponger par leurs dépassements, les coûts plus élevés qu’ailleurs, liés à l’immobilier et à cette pratique particulière, autant l’exercice en secteur 1 rend l’exercice quasiment impossible.
Les 320 médecins généralistes qui exercent en station de sport d’hivers ressentent ainsi durement le fait que les indemnités de déplacement soient bloquées depuis 1996, alors que le tarif de la prise en charge de l’entorse date lui, de mars 2005. Les forfaits stagnent alors que chaque radio réalisée subit un abattement de 21,8 %. Il est intéressant de noter que ces généralistes sont souvent médecins correspondant du SAMU.
“L’accès aux soins est mis en cause, souligne le Dr Luc Duquesnel, car l’exercice en secteur 1 devient impossible en haute altitude. On peut comparer la situation de ces confrères à celle des médecins généralistes parisiens, qui, intramuros, abandonnent la médecine générale car ils ne peuvent plus vivre, et se lancent dans les médecines parallèles”.
Le président de l’UNOF-CSMF estime que les collectivités locales pourraient avoir leur mot à dire pour sauver la médecine de montagne au tarif conventionné strict. “Que se passerait-t-il si Val Thorens, en Savoie, n’avait plus de médecins généralistes ? s’interroge-t-il.