La Ministre des sports, Valérie Fourneyron, est médecin. Et c’est elle qui vient d’annoncer son intention de revoir de fond en comble le certificat médical de non contre- indication (CMNCI) à la pratique du sport, qui représenterait dans sa forme actuelle, un frein à la pratique sportive. Ce que souhaite la Ministre : remplacer le CMNCI annuel par un examen approfondi tous les cinq ans, avec ECG, suivi par un auto-questionnaire médical annuel des sportifs.

Une hypothèse que réfute avec force le Dr Duquesnel, Président de l’UNOF/CSMF, qui voit dans la visite médicale annuelle un bon outil de santé publique et de prévention. “Cette visite donne l’occasion aux médecins généralistes de recevoir des patients qu’ils ne voient jamais, souvent en bonne santé. Ils peuvent vérifier avec eux leur couverture vaccinale, détecter des problèmes d’obésité, surveiller la croissance, pointer les facteurs de risques etc.”

Autre question : qui va payer cette consultation quinquennale, obligatoirement onéreuse. “J’imagine mal le directeur de la CNAM mettre la main à la poche pour rembourser cet acte” ajoute-t-il. Alors, on pourrait bien arriver à la situation inverse de celle recherchée, où l’on voit des patients qui se privent de sport car ils ne peuvent s’offrir un acte aussi cher non remboursé.

“Bien sûr, les médecins généralistes râlent avec raison devant la multitude de certificats à rédiger chaque année pour un même patient : tennis, danse country, pétanque et marche à pied, …!

Plutôt que d’engager une réflexion sur la possibilité d’associer des consultations de prévention dans le cadre desquelles s’inscriraient ces certificats d’aptitude, il a été décidé de les espacer à tous les cinq ans” regrette-t-il. Toujours en cause, le coût pour l’assurance maladie, d’une telle consultation de prévention souhaitée par tous, mais qui n’arrive pas à se mettre en place.

Il faudra donc attendre que les patients soient malades pour prendre en charge leur santé.

“Quelle politique de gribouille à l’heure où beaucoup se gargarisent de mettre le médecin généraliste au cœur des prises en charge !”, s’agace le Président de l’UNOF/CSMF.