Les généralistes de l’UNOF (CSMF) n’ont pas avalé les propos “inacceptables” tenus par le président de SAMU Urgences de France (SUDF), le Pr. Marc Giroud, récemment interrogé par la mission parlementaire sur la permanence des soins. Lors de cette audition, le responsable a tenu des propos accusateurs à l’encontre de tous les libéraux qui organisent la PDS.

Pour l’UNOF/CSMF, de tels propos témoignent de “l’extraordinaire mépris de SAMU de France pour le travail accompli par les médecins généralistes libéraux qu’il considère comme des supplétifs.”

S’agissant des maisons médicales de garde (MMG), dont l’efficacité a été critiquée par le Pr. Giroud, le syndicat de généralistes rappelle qu’elles ont largement démontré leur efficience “car leur accès est régulé et seuls les patients dont l’état de santé le nécessite y accèdent”. Et de retourner le compliment à SAMU de France, et à la “gabegie financière que représentent les services d’urgences, véritable poule aux œufs d’or pour les hôpitaux, grâce à la tarification à l’activé”. L’UNOF/CSMF soutient par ailleurs les associations libérales qui veulent conserver leurs systèmes d’information et refusent d’utiliser celui développé par l’ASIP santé et le Samu, un système qui “va couter près de 100 millions d’euros, et n’est pas adapté à l’activité des médecins libéraux”.

Lors de son audition devant la mission parlementaire, le 12 décembre dernier, le Pr. Marc Giroud avait accusé SOS médecins de créer une situation “inflationniste et de surconsommation des soins”, l’association “cotant la majoration PDS dans toutes les situations”. Entre Samu de France et SOS, la situation est particulièrement aigüe depuis des années, sous-tendue par un procès en diffamation intenté par les urgentistes contre SAMU de France.

Les critiques ont aussi été vives contre les maisons médicales de garde (MMG) qui n’auraient pas apporté de résultats significatifs en matière de réduction des flux aux urgences. Le président de SAMU urgences de France a estimé également que l’implantation des MMG servait d’alibi aux médecins de ville, pour ne plus faire de visites à domicile. Les Drs Marc Giroud et François Braun ont ainsi insisté sur l’impérieuse nécessité de réinstaurer les visites médicales au domicile des patients. Sans pour autant revenir au nombre “excessif” de visites, pratiquées avant les années 2000, ils ont rappelé le caractère “indispensable” d’un dispositif qui répondrait “à un vrai besoin”.

“La participation des libéraux est un acquis positif”, a ajouté le Pr Giroud, en évoquant la PDS, “qui coûte très chère par rapport au service rendu”. Mais il a regretté une “volonté d’autonomie choquante” des médecins de ville qui sont nombreux à refuser le nouveau système d’information du Samu, et préfèrent conserver le leur. Des systèmes qualifiés de “bricolage de camping”, par le Pr. Giroud, qui promeut le système “très performant” mis en place par l’ASIP-santé avec SAMU de France.

Par ailleurs, SUDF s’en est une nouvelle fois pris à cette PDS “prétendument organisée” par des associations, telle SOS Médecins, mais qui ne couvrent pas les besoins ni correctement le territoire avec de fortes disparités selon les zones géographiques. Derrière “un pré-supposé d’utilité” se cachent, selon Marc Giroud, une “inadaptation” et une “forte consommation des ressources”. Autant d’éléments qui imposent, pour le président de SUDF, de dresser une évaluation non plus “extrêmement lointaine”, comme c’est le cas aujourd’hui, mais qui fasse apparaître la satisfaction du besoin.

Scandalisée par ces propos, l’UNOF/CSMF a demandé à la Ministre de la Santé de créer et de réunir de toute urgence un groupe de travail sur la PDS ambulatoire “afin de remettre de l’ordre dans ce dossier et replacer chacun des acteurs dans ses missions originelles.”