Agriculteurs, sages-femmes, artisans viennent d’être rejoint dans leur révolte par les ambulanciers de véhicules sanitaires légers (VSL). Ces derniers refusent d’être soumis à une TVA à 10% contre 7% actuellement. Un impôt synonyme de perte sèche pour une profession soumise aux tarifs de la sécurité sociale. A compter du 19 novembre, un convoi d’ambulances sillonnera la France toutes sirènes hurlantes pour alerter la population et les pouvoirs public.

 

“Les ambulanciers sont déterminés à se faire entendre. Ils se réuniront devant l’Assemblée Nationale lundi 18 novembre à 13h puis ils entameront un tour de France qui passera entre autre par Amiens, Lille, Lyon, Marseille… A chaque étape, de nouveaux ambulanciers rejoindront le convoi” expliqueBernard Boccard président de la Chambre Nationale des services d’ambulances (CNSA). “Le cortège empruntera les autoroutes. Une opération escargot ne semble pas pour le moment à l’ordre du jour mais cela reste complètement envisageable” confie un proche du CNSA.

 

Une perte sèche de 4,5%

Déjà touchés par une hausse de la TVA au 1er janvier 2012, décidée par le précèdent gouvernement, les ambulanciers éructent contre cette nouvelle hausse d’impôt. “La taxe est passée de 5,5% à 7% l’an dernier. Ils veulent la monter à 10%” s’agace-t-on à la CNSA avant d’ajouter, “contrairement aux autres professions, une hausse de TVA pour les ambulanciers se traduit en perte sèche puisque les tarifs sont conventionnés”. Les taxis également concernés par la hausse d’impôts pourront répercuter la taxe sur les utilisateurs.

“Si l’Etat comptait nous faire déposer le bilan, il n’aurait pu trouver meilleure mesure ! Une TVA à 10%, soit quasiment le double en moins de deux ans, entraînera une perte sèche de 4,5%. C’est intolérable à la fois pour notre profession et pour les patients” déplore Bernard Boccard président du CNSA avant d’ajouter “l’équilibre des sociétés d’ambulances est déjà très tendu. Avec cette hausse, les VSL seront systématiquement en déficit. Certains véhicules disparaîtront ce qui entrainera forcément des licenciements”. Selon les calculs de la CNSA, cette hausse d’impôt devrait engendrer une destruction de près de 13 000 postes.

Si la mesure ne concerne que l’activité VSL, c’est-à-dire le transport de malades assis, il s’agit d’une activité dominante, notamment en province. “Certaines sociétés travaillent à plus de 50% en VSL” souligne Bernard Broccard inquiet. Un proche de la CNSA s’agace : “La distinction entre transport assis et couché est aberrante. Certain patients sont gravement malades mais peuvent s’asseoir tandis que d’autres peuvent avoir des problèmes plus bénins mais nécessitent un transport allongé”.

 

“Nous rendons un service public”

Depuis près d’un an des négociations étaient en cours avec les pouvoirs publics pour éviter cette hausse d’impôt. “Nous avons reçu une fin de non recevoir” s’indigne la CNSA. “Le transport sanitaire est prescrit par un médecin, au même titre qu’un médicament, qui est taxé à 2,10%. Il ne serait pas anormal de ramener notre TVA au même taux. Nous rendons un service public” estime Bernard Boccard.

Objectif avec ce tour de France “informer de la situation et obtenir l’annulation de la mesure”. “Nous ne sommes pas en manifestation mais plutôt en information. En revanche, cela prépare peut être une grande action…” laisse entendre, énigmatique, le président de la CNSA.

 

Source :
www.egora.fr
Auteur : Sandy Berrebi-Bonin