Un acteur du système de santé s’en tire haut la main, dans la volée de bois vert adressée par la Cour des comptes à la mise en place du parcours de soins autour du médecin traitant : le médecin généraliste. Qualifiée “d’inaboutie” dans le rapport annuel des magistrats de la rue Cambon, ayant paradoxalement plus profité au médecin spécialiste qu’au médecin traitant, pour qui elle avait pourtant été conçue, la réforme de 2004 aurait raté sa cible.


Pourquoi ? Parce que le rôle de pivot du médecin traitant, a mal été assuré par la mise en place de la réforme, “du fait d’une mauvaise coordination autour de lui entre les différents acteurs”. En outre, les différentes expérimentations, issues pour la plupart de la loi Hôpital, patients, santé et territoires (Hpst), conçues pour un territoire, une pathologie ou une population, ne “s’appuient qu’exceptionnellement sur les médecins traitants, qui auraient pourtant dû en être le pivot”. La Cour cite également les programmes de l’assurance maladie Prado ou Sophia, “qui font principalement appel à d’autres professionnels de santé que les médecins ”.


Les magistrats attendent maintenant des pouvoirs publics qu’ils “redonnent un cadre global de cohérence à la coordination des soins, et pilotent fermement et de manière unifiée l’ensemble des acteurs qui doivent y concourir, en particulier l’assurance maladie”.


Dans cette optique, la Cour salue la signature de l’avenant N° 8, qui met en place les deux consultations de suivi d’hospitalisation valorisées à hauteur de 2 C, réalisées par le médecin traitant. “Cette reconnaissance du rôle à jouer par le médecin traitant dans l’articulation des deux segments de la chaîne de soins que sont la ville et l’hôpital est un premier signe pour sa réaffirmation comme l’acteur clef de la prise en charge coordonnée des patients”, affirme la Cour.


Cette dernière fait un certain nombre de recommandations, à commencer par la réaffirmation claire du médecin traitant comme le coordonnateur des soins de ses patients vis-à-vis de l’ensemble des autres acteurs du système de santé. De ce fait, elle recommande de mettre “sans délai” à sa disposition, les outils indispensables à sa mission et à sa relation avec les autres intervenants du système de soins, notamment, une messagerie sécurisée et un DMP reprenant le volet annuel de synthèse prévu par la convention de 2011.