L’ARS de Bourgogne a tranché. Elle n’a pas renouvelé l’autorisation de chirurgie de la clinique de la Roseraie à Paray-le-Monial. La clinique, qui ne faisait que cela, devra donc fermer. Or la nouvelle ne date que de vendredi et le clap de fin était prévu hier, soit cinq jours plus tard. 65 salariés et 30 médecins travaillaient dans l’établissement. Plusieurs opérations ont du être annulées dans la précipitation.

 

Environ 400 personnes ont manifesté hier à Paray-le-Monial en guise de soutien à la clinique de la Roseraie, condamnée à la fermeture par l’ARS de Bourgogne. Une pétition a d’ores et déjà rassemblé 6 000 signatures. L’autorisation de chirurgie de la clinique, qui avait pour échéance le 31 octobre 2012, n’a pas été renouvelée. En cause, une querelle entre la clinique et l’hôpital, distants d’une cinquantaine de mètres, et qui n’ont jamais réussi à travailler ensemble. “Notre objectif a toujours été de collaborer avec l’hôpital revendique Jany Ruflo, directrice de la clinique, or leur direction semble hostile au dialogue. Nous pourrions répartir les spécialités chirurgicales ou encore louer le bloc opératoire de l’hôpital. Nous sommes ouverts à toutes les discussions” poursuit-elle.

Face à l’absence de possibilité de collaboration l’ARS a donc tranché. “Depuis 2006, nous prévoyions de regrouper les deux services de chirurgie. Nous sommes sur un bassin de 80 000 habitants, il ne peut y avoir qu’une seule autorisation de chirurgie. Les deux établissements sont en très grande difficulté, deux autorisations auraient mis en péril les deux plateaux techniques” explique Didier Jaffre, directeur de l’offre de soins à l’ARS Bourgogne. Cependant il admet qu’une collaboration aurait pu être la solution mais que toutes les tentatives ont échoué. “Pour cela, il aurait fallu que les deux communautés médicales s’entendent, mais nous n’y avons jamais réussi” glisse-t-il.

 

Tutelle irresponsable

Résultat donc, la fermeture d’une clinique qui employait 65 salariés et 30 médecins. Et cela en cinq jours… En effet, ce n’est que le 26 octobre que la clinique a été prévenu, par mail, de la non prolongation de son autorisation. Le courrier officiel est arrivé le 30 octobre, soit la veille de la fermeture. “Du jour au lendemain, on nous enlève notre outil de travail ” déplore Jany Rulfo. D’autant que des opérations étaient programmées jusqu’au 15 décembre prochain. “Les patients sont  très inquiets pour les suites opératoires” témoigne  le Dr Jacques Muller, président de la CME de la clinique qui “n’a jamais vu des tutelles aussi irresponsables”. La clinique de 90 lits, accueillait en moyenne 4 000 patients par an. Elle proposait certaines spécialités chirurgicales qui ne sont pas proposées à l’hôpital, comme l’ophtalmologie par exemple.

“Ils pensent que fermer la clinique est la recette miracle, vu que l’hôpital est sous occupé. Les chirurgiens qui exercent chez nous n’ont pas forcement envie de travailler dans le public”note Jany Rulfo avant d’ajouter “d’ailleurs, les médecins ont déjà signé un courrier dans lequel ils affirment ne pas souhaiter transférer leur activité professionnelle à l’hôpital de Paray-le-Monial. Ils se disent prêt, malheureusement, à quitter la région”.

Si depuis quelques jours le personnel de l’hôpital se bat pour la survie de la clinique, le réveil risque d’être difficile. “Aujourd’hui, ils ne pensent qu’à distribuer des tracts, mais si la clinique ferme, je crains le pire” s’inquiète Jany Rulfo. D’autant qu’il y a deux ans et demi, la clinique avait été mise en liquidation judicaire. Elle a alors été rachetée en 2010 par le groupe Vitalia. “Nous avions mis des mois à restaurer la confiance avec le personnel, nous allions même fêter les dix ans de l’établissement” soupire la directrice.

De son côté l’ARS assure qu’elle restera très vigilante quant à “l’accompagnement social des personnels de la clinique”. Reste à voir de quelle manière.

 

Source :
http://www.egora.fr/
Auteur : Sandy Berrebi