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Au début du mois, le Nobel de médecine a été décerné au Japonais Shinya Yamanaka et au Britannique John B. Gurdon pour leurs recherches sur les cellules souches pluripotentes. Mais quelle est l’origine de cette prestigieuse récompense ?

 

Les prix Nobel furent créés par le chimiste suédois Alfred Nobel, inventeur de la dynamite au XIXème siècle. A l’époque et grâce à son invention, il monta une entreprise d’armement, qui le rendit richissime.

Au décès de son frère, Ludvig Nobel, en 1888, un journal français publia par erreur la nécrologie d’Alfred Nobel, où l’auteur de l’article n’était pas particulièrement tendre avec le chimiste :

"Le marchand de la Mort est mort, titrait la nécrologie. Le Dr Alfred Nobel, qui fit fortune en trouvant le moyen de tuer le plus de personnes plus rapidement que jamais auparavant, est mort hier. "

 

Les plus grands services

La lecture de sa nécrologie pré-mortem a alors convaincu Alfred Nobel de tout faire pour laisser une meilleure image de lui après sa mort. C’est pour cette raison qu’âgé de 62 ans, en 1895, il rédigea un testament :

"Tout le reste de la fortune réalisable que je laisserai en mourant sera employé de la manière suivante : le capital placé en valeurs mobilières sûres par mes exécuteurs testamentaires constituera un fonds dont les revenus seront distribués chaque année à titre de récompense aux personnes qui, au cours de l’année écoulée, auront rendu à l’humanité les plus grands services".

La suite du testament précise que ces revenus seront divisés en cinq parties égales :

• "l’auteur de la découverte ou de l’invention la plus importante dans le domaine de la physique"
• idem en "chimie"
• idem en "physiologie ou en médecine"
• idem à "l’auteur de l’ouvrage littéraire le plus remarquable d’inspiration idéaliste"
• à "la personnalité qui aura le plus ou le mieux contribué au rapprochement des peuples, à la suppression ou à la réduction des armées permanentes, à la réunion ou à la propagation des congrès pacifistes"

Voici donc l’origine du prix Nobel de la physique, de la chimie, de la médecine, de littérature et de la paix.

 

8 millions de couronnes

Après la mort d’Alfred Nobel en 1896, quelque 31,5 millions de couronnes suédoises, soit aujourd’hui 1,5 milliards de couronnes (175 millions d’euros) ont été affectées comme capital, dont les intérêts sont chaque année redistribués aux lauréats. Le testament précise aussi que les prix seront décernés par quatre institutions de Suède et Norvège (alors unies, entre 1814 et 1905) : l’Académie royale des sciences de Suède pour le prix de Physique, l’Institut Karolinska de Stockholm pour la Médecine, l’Académie suédoise pour la Littérature, et un comité de cinq personnalités choisies par le Parlement Norvégien pour le Nobel de la Paix. Il fut alors décidé d’instituer comme légataire une Fondation Nobel pour gérer le capital des prix Nobel, pendant que les différents comités désignés par le testament se chargeraient de l’attribution des récompenses.

La première cérémonie eut lieu en 1901. En 1968, la Banque de Suède a créé un nouveau prix en sciences économiques. Ce n’est donc pas un prix "Nobel" à proprement parler, mais il est communément qualifié de "Nobel d’Économie". Cette même année, la Fondation Nobel décide de figer la liste des prix : aucune nouvelle discipline ne peut être créée.

À présent, les lauréats reçoivent chacun un diplôme, une médaille, et un chèque de 8 millions de couronnes (environ 930 000 euros). Au delà du montant, ce prix leur permet surtout une renommée internationale sans équivalent.

Déjà 56 Français ont été lauréats du prix Nobel depuis sa création. Un 57e, Serge Haroche, a donc été récompensé ce mardi 9 octobre avec le prix Nobel de physique. Avec 14 récipiendaires, c’est en littérature que la France a le plus brillé. Parmi eux : Henri Bergson, André Gide, François Mauriac, Albert Camus, Jean-Paul Sartre (décliné) ou JMG Le Clézio. En physique, Marie Curie l’a reçu deux fois. Entre 1999 et 2008, la France a reçu au moins une fois le Prix Nobel dans chacune des 5 disciplines. En économie, un seul Français a été distingué : Maurice Allais, en 1988.

Le dernier Français à avoir reçu le Prix Nobel est Jules Hoffmann, l’année dernière, en médecine.

 

Source :
http://www.egora.fr/
Auteur : M.D, d’après QuoiInfo.