Qui sont les futurs confrères qui viennent de faire leur rentrée universitaire ? Quelles sont leurs aspirations ? Egora.fr est parti à leur rencontre à l’Université Paris Descartes. Ils nous livrent leurs rêves.

 

Ils seront cette année 8 000 sur tout le territoire français, c’est à dire autant qu’en 1970, à pouvoir accéder en PCEM 2. Xavier Bertrand et Laurent Wauquier, respectivement ministres de la Santé et de l’Enseignement supérieur du précédent gouvernement, ont annoncé ce dernier coup de pouce au Numerus clausus quelques mois avant de quitter le gouvernement.  

Au résultat, dès le PAES (la première année commune  des études de santé), les facultés de médecine sont pleines à craquer et les conditions d’enseignement s’en ressentent. Pour la spécialité médecine générale, par exemple, il n’y a  pas assez de possibilités d’accéder à des stages en ambulatoire, l’une des meilleures manières de découvrir et d’aimer la médecine générale. Selon une récente enquête de l’ANEMF (Association nationale des étudiants en médecine de France), il n’aurait que 25 UFR sur 36 qui permettent à leurs étudiants de suivre ces stages, plus courts que les autres stages hospitaliers, pour la moitié de ces 25 UFR. Pour l’Ordre, qui ne mésestime pas le progrès considérable qu’a représenté la création de la filière universitaire de médecine générale, la spécialité demeure “méconnue et mésestimée”.

C’est ce que constate Vincent, étudiant en Dcem1 (Voir la vidéo pour plus de détails).

 

 

Quant au Syndicat national des enseignants en médecine générale (SNEMG), il déplorait, juste avant cette rentrée,l’absence d’ambition affichée par le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche pour promouvoir l’enseignement de la médecine générale dans les facultés françaises”.

Le SNEMG regrette que seuls 22 maîtres de conférences associés sur 26 seront prochainement nommés, alors que les besoins seraient de plus de 50 nouveaux postes par an. Quand bien même les départements de médecine générale dans les facultés doivent faire face à une augmentation importante du nombre d’internes à former ainsi qu’à des départs et fins de carrières plus nombreux (13 libérations de postes cette année). Face à ce constat, le syndicat demande la nomination effective des 26 professeurs qualifiés. Et surtout, un plan de nomination de 50 nouveaux associés en médecine générale par an pendant au moins trois ans.

Le libéral séduit-il encore ? L’ambiance en équipes hospitalières de pointe aspire les jeunes générations, surtout lorsqu’elles se destinent à une spécialité médico-chirurgical, comme Solène, étudiante en Dcem4 (Voir la vidéo pour plus de détails).

 

 

Selon une enquête de l’Ordre national des médecins d’avril dernier, il n’y aurait eu que 11 % des internes en médecine générale formés entre 2004 et 2008, qui se sont installés libéral. Un calcul contesté par Emmanuel Bagour, le président de l’ISNAR -IMG, qui a réfuté les conclusions ordinales à l’université d’été de la CSMF, à Cannes. Selon son syndicat, 80 % des internes en médecine générale souhaitent s’installer en libéral ou en activité mixte, et 20 % rêvent au salariat. Le problème tiendrait aux postes proposés, qui ne correspondent pas aux aspirations des internes alors que la France se désertifie, comme en témoigne Auriane, étudiante en Dcem2 (Voir la vidéo pour plus de détails).

 

 

Ces aspirations sont désormais connues : travail en équipe pluridisciplinaire, en maison médicale, pour une meilleure qualité de vie. Un projet lancé par le gouvernent Fillon, repris par celui de Jean-Marc Ayrault. 

 

Source :
http://www.egora.fr/
Auteur : Catherine Le Borgne et Jean-Eric Desalme