La désertification médicale, cela peut faire peur à certains. L’installation et ses contraintes administratives n’en parlons pas. Pourtant il existe quelques irréductibles MG qui ne craignent rien. Pas même les journées de 14h “à l’ancienne”. C’est le cas du Dr Brendan Cornec. A 33 ans, il est installé depuis déjà quatre ans dans le village de Plélan-le-Grand (Ile et Vilaine).

 

“Médecin généraliste, c’est le métier que je veux faire depuis que je suis tout petit. C’est peut être aussi de famille. Mon père est MG. A 61 ans, il exerce toujours et il n’a pas prévu d’arrêter. Nous sommes six enfants à qui il a transmis son amour de la profession. Sur les six, nous sommes quatre à avoir choisi la médecine” raconte Brendan Cornec.

 

Aucune amertume

A 33 ans, le jeune MG marche donc sur les traces de son père. Et il a choisi un mode d’exercice “à l’ancienne”, c’est-à-dire sans compter ses heures. Installé à la campagne, il doit faire avec le manque de médecins qui se fait plus criant d’années en années. Résultats, ses journées sont interminables. “Je pars le matin vers 7h30. Deux jours par semaine, je me rends à l’hôpital local avant l’ouverture du cabinet. Je fais en moyenne cinq à dix visites par jour. Si je n’ai pas trop de retard j’arrête mes consultations autour de 20h et ensuite je m’occupe de toute la partie administrative. Je rentre entre 21 et 22h” détaille le praticien.

Malgré un emploi du temps surchargé, aucune amertume ne pointe dans la voix du généraliste, qui ne regrette rien. “Je suis très heureux de faire ce métier. J’ai toujours cherché le contact avec les patients. Je trouve qu’en zone rurale, il est encore plus fort qu’en ville. Les gens me parlent, je les connais, ils me racontent leur vie” commente-t-il, enjoué. Et la fatigue ? Peut être un peu, glisse-t-il à demi mot. “Quand on fait quelque chose que l’on aime, c’est plus facile. Et puis je pense que les médecins sont un peu sélectionnés sur leur hyperactivité, c’est l’objectif de la P1 !” Sourit-il.

 

Equilibre

Seul bémol dans sa vie de praticien : ne pas réussir à gérer le surplus de demande des patients. “Il arrive souvent que le lundi matin, le planning soit déjà bouclé jusqu’au samedi”  regrette celui qui n’arrive pas encore à se couper en quatre. “Heureusement, j’ai quelques plages horaire sans rendez-vous” rassure-t-il avant d’ajouter qu’ "évidemment, je prends les urgences”. Le Samu est basé à 20 minutes de route du village.

Installé avec trois autres généralistes (dont deux à mi-temps et un qui part bientôt à la retraite), le Dr Cornec parvient quand même à prendre des vacances, ce qui lui permet de trouver un équilibre entre sa vie familiale et professionnelle. “En général, nous arrivons à trouver des remplaçants, bien que ça n’a pas été le cas cette année” déplore-t-il. “La désertification médicale, c’est encore  plus compliqué pour les secrétaires. Elles sont en première ligne, elles doivent gérer l’agressivité des patients qui ne parviennent pas à avoir un rendez-vous. Ils sont souvent virulents avec elles mais beaucoup plus aimables avec moi” note-t-il.

En attendant, il continue ses journées de 14h, avec le sourire, et se promet d’étudier l’hypothèse d’être maître de stage. Quand il aura le temps…

 

Source :
http://www.egora.fr/
Auteur : Sandy Berrebi