A Messieurs les Professeurs Debré et Even. Que ne ferait-on pas pour récolter quelques miettes de gloire médiatique ? Par votre pamphlet anti-médicament, vous venez de créer, par de dangereux raccourcis scientifiques, le trouble dans l’esprit des patients les plus fragiles. Vous qui n’avez jamais eu de conflit d’intérêt dans votre longue carrière, soyez en ici félicités, vous donnez à croire que tous les médecins mettent leur mouchoir sur leur éthique et sont vendus aux industries pharmaceutiques. Vous laissez penser que chaque jour dans nos cabinets nous ne mesurons pas le bénéfice-risque de traitements dont nous connaissons la toxicité mais aussi le bénéfice pour nos patients. Votre intervention n’a fait que semer le trouble dans l’esprit de ceux que vous voudriez protéger et que nous devons à nouveau convaincre de l’utilité de leur traitement. L’expérience de la vaccination antigrippale, de ses opposants, qui maintenant nous fait ramer pour ramenerà la raison les patients, aurait dû vous faire réfléchir alors que la sous-vaccination de la précédente campagne semble avoir eu des conséquences sanitaires et occasionner des décès supplémentaires.

Je livre à votre analyse la réflexion d’un de mes patients que je traite pour les suites d’un infarctus du myocarde depuis quinze ans « Docteur, depuis le temps que vous m’empoisonnez, ça me réussit plutôt bien ». Il doit devoir sa survie à son bon sens et à son humour, le meilleur antidote aux poisons qu’en vous écoutant je lui administre sous l’influence de référentiels d’autorités sanitaires suppôts du Satan industriel. En cette fin de lettre, plutôt que d’exprimer le respect que doit un humble médecin généraliste à des Professeurs d’une telle volée, je vous invite respectueusement à venir dans mon cabinet partager mon exercice et résoudre au cas pas cas la problématique de chacun de mes patients.